Salle de shoot à Paris : le mode d'emploi [adresse, date d'ouverture]

SALLE DE SHOOT PARIS - La première salle de consommation à moindre risque de France, ou salle de shoot, doit ouvrir ce mardi à Paris. Le but est d'apporter plus de sécurité aux personnes dépendantes comme aux riverains.

[Mis à jour le 11 octobre 2016 à 09h01] C'est ce mardi que la première salle de shoot française doit ouvrir ses portes à Paris. Elle sera inaugurée par la ministre de la Santé Marisol Touraine et la maire de Paris Anne Hidalgo, puis sera mise à disposition des usagers vendredi. Alors qu'elle devait être installée boulevard de la Chapelle, l'adresse a finalement été modifiée. Cet établissement se situera également dans le 10e arrondissement de la capitale mais plutôt dans une annexe de l'hôpital Lariboisière, à quelques pas de la gare du Nord. Un nouvel emplacement qui ne se trouve donc pas à proximité d'un camp de migrants, comme c'était le cas auparavant. L'adresse finalement adoptée est un lieu stratégique. Selon les autorités, le quartier où il a été installé est celui où l'on retrouve le plus de seringues et autre matériel utilisé par les toxicomanes. De même, la proximité avec l'hôpital pourra permettre une intervention d'urgence s'il y a un quelconque problème.

Cette salle de consommation à moindre risque (SCMR), appelée plus communément salle de shoot, a pour but de réduire "les risques d'infections virales et les overdoses. Elle va aussi renforcer la sécurité des riverains, en faisant diminuer le nombre de seringues à l'abandon dans la rue", rapporte-t-on dans l'entourage de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, au Parisien. "L'idée est de tenter de rompre l'isolement créé par le processus pathologique de la dépendance, d'adapter le système à la personne et pas le contraire", complète auprès du JDD le Docteur Elisabeth Avril, directrice de l'association Gaïa, gestionnaire de la salle de shoot.

VIDEO. La future "salle de shoot" parisienne déplacée près de l'hôpital Lariboisière

200 personnes attendues chaque jour

Qui peut s'y rendre ? Toute personne souffrant de toxicomanie pourra y être accueillie. Quelque 200 personnes sont quotidiennement attendues sur place. Les intéressés devront cependant amener leur propre drogue et auront l'obligation d'utiliser les seringues stérilisées et autres cotons et désinfectants qui leur seront proposés. Ils auront également l'obligation de s'inscrire, au moins sous un pseudonyme s'ils ne veulent pas donner leur vraie identité. Chaque personne demandant à utiliser les installations devra passer un entretien et s'engager par écrit à respecter le règlement. Ce dernier proscrit notamment toute violence et tout échange ou vente de produits.

La salle de shoot a été établie dans des locaux de 435m², de quoi accueillir six box individuels dédiés aux injections, une pièce dédiée à l'inhalation, une salle de repos et même un cabinet infirmier. Le centre propose également les services de professionnels, tels que des médecins, des infirmiers, des éducateurs ou encore des assistantes sociales. Ses horaires d'accueil en sont ainsi limités de 13h30 à 20h30. Mais la salle de shoot est cependant ouverte tous les jours. Pour se faire, le projet a recueilli 850 000 euros de subventions du Conseil de Paris.