Faut-il investir dans les chevaux purs-sangs (yearlings) ?

Les ventes d'août de yearlings à Deauville ont vu les prix des enchères progresser. Une piste à explorer pour qui veut placer ses économies autrement ? Nos réponses

Comme de nombreux secteurs, l'élevage de chevaux de courses a connu un trou d'air à partir de 2008. Devant l'engouement des années précédentes, les éleveurs de chevaux français, anglais et irlandais avaient une offre bien trop large par rapport à la demande. Mécaniquement, les prix de vente des poulains et pouliches pour les courses sur les hippodromes ont chuté à cette époque. Mais depuis deux ans, la situation s'inverse. Les prix progressent à nouveau.

En août 2014, les ventes aux enchères de yearlings de Deauville ont vu le prix moyen d'acquisition s'afficher à 71 102 euros soit une hausse de +17,34 % par rapport aux ventes d'août 2013. C'est la pouliche de l'Ecurie des Monceaux, dont le père est Monsun et la mère Sasuela, qui a obtenu l'enchère la plus élevée : 1,2 million d'euros... C'est d'ailleurs cette maison d'élevage d'équidés d'exception qui a vendu le plus de poulains : vingt-sept. En trois jours, cent trente sept pouliches et poulains ont changé de propriétaires.

Ces chiffres peuvent tenter des épargnants à la recherche d'un placement atypique et rentable. Eric Hoyeau, président d'Arqana, la société de ventes aux enchères qui organise les ventes de yearlings, prévient : "Acheter un cheval ou investir dans un élevage est avant tout une acquisition pour le plaisir et par passion". On n'achète pas un cheval comme on achète une action ou comme l'on place ses économies sur un contrat d'assurance-vie. Le montant d'un pur-sang est très incertain.

Le meilleur moment pour investir sur un pur-sang

Il y a deux groupes d'investisseurs pour ce qui concerne les purs-sangs. D'un côté, ceux qui investissent dans l'élevage. Là, les gains se concentrent sur la vente des chevaux. Entre la naissance et la vente, il faut compter dix-mois. Et comme le montre la vente des yearlings d'août, les prix dépassent rarement le million. Quelques fois le demi-million. Mais le plus souvent c'est entre 50 000 et 100 000 euros.

De l'autre côté, il y a les acheteurs de purs-sangs qui visent des victoires sur les champs de courses. Le gain s'appuie sur les primes de courses. Les ventes du mois d'août concernent les purs sangs d'exception et attirent des acheteurs surtout internationaux ou des sociétés de courtage prêts à investir des sommes très élevées.

Pour un investissement moindre, il y a eu les ventes de yearlings v.2 qui ont suivi les ventes de yearling d'août. Le montant moyen de ces ventes a atteint 36 163 euros contre 27 506 euros pour la première édition de ces ventes de purs-sangs moins exceptionnel mais aux performances malgré tout prometteuses. Si vous les avez manquées, et que vous avez entre 15 000 à 30 000 euros, il faut attendre les ventes de yearlings d'octobre et novembre prochains qui s'adressent plus à des acheteurs français.

Reste à choisir le bon cheval. Et là, mieux vaut être expert et passionné pour y parvenir. Un néophyte a peu de chance de s'en sortir à moins de faire confiance à un courtier. Ce dernier peut vous conseiller, voire acheter en votre nom ou même vous permettre de faire pot commun avec d'autres investisseurs en vue d'acquérir un cheval. C'est le cas de la maison Mandore International Agency, le premier acquéreur avec quinze chevaux lors des ventes de Yearling d'août pour un montant total de presque trois millions d'euros. Bref, investir dans un cheval demande pas mal d'abnégation pour en faire un placement gagnant.