Déjouer les pièges de l'investissement dans un appartement au sein d'une résidence de tourisme Les mobiles-homes : un nouvel eldorado ?

Depuis 2007, c'est la mode dans tous les campings : le mobile-home. Pour les campeurs récalcitrants à passer leur nuit sous un morceau de tissu, il est désormais possible de dormir sous un toit en dur. Le succès est tel que le mobile-home fait l'objet de publicité comme support d'investissement locatif. Ce nouveau type de résidence de tourisme n'offre en réalité aucune perspective de gains. L'achat d'un mobile-home nécessite un investissement pouvant atteindre 65 000 euros. Au mieux, il sera occupé entre trois à quatre mois pleins par an. Vous pouvez donc espérer obtenir entre 50 à 600 euros par semaine, selon le prix convenu avec le camping. Celui-ci déprendra de la marge prise par rapport au prix demandé au locataire temporaire. Autrement dit, si tout se passe bien l'investissement dans un mobile-home va dégager ses premiers bénéfices 15 ans après l'achat à neuf, mais souvent cela prendra plus de temps.

un mobile home est au mieux occupé entre trois à quatre mois par an.
Un mobile home est au mieux occupé entre trois à quatre mois par an. © Phil_Good - Fotolia

Contrairement aux résidences de tourisme, la loi encadre peu le marché du mobile-home. Ce sont les responsables des campings qui font, semble-t-il, un peu ce qu'ils veulent. Ainsi le contrat qui les autorise à louer le mobile-home pour le compte du propriétaire, est révisable tous les ans. Chaque année, les revenus peuvent donc changer mais aussi les contraintes d'entretien. Et du jour au lendemain, le propriétaire peut être invité soit à remplacer son mobile-home parce qu'il ne plait plus aux clients, soit à l'enlever tout simplement. Dans ce dernier cas, il faut faire appel à des professionnels du convoyage. Ils ont les véhicules adéquats pour soulever, transporter et déposer le mobile-home en toute sécurité. Cela a un coût : un forfait d'installation (calage, raccordement à un réseau sanitaire...) pouvant atteindre les 2 000 euros et des frais de transports allant de 3 à plus de 6 euros le kilomètre en moyenne.

L'échappatoire à tout aléa peut être d'opter pour la revente du mobile-home. Mais un mobile-home n'est pas un appartement ou une maison. Il se déprécie au fur et à mesure des années et surtout pendant les deux premières années, à l'image d'une voiture. Autrement dit au bout d'à peine deux ans, vous pouvez espérer récupérer tout juste 60 % du montant d'achat à neuf. Bref, un mobile-home constitue un attrait uniquement s'il fait office de résidence secondaire low cost. Sa mise en location vous permet alors d'effacer une partie du coût de la location de la parcelle à l'année qui peut monter jusqu'à 4 000 euros, mais en aucun cas de payer le coût d'acquisition.