Erik Lindbergh, militant de l'aviation du futur

Erik Lindbergh, militant de l'aviation du futur Petit-fils de l'un des pionniers de l'aviation, Erik Lindbergh n'aspirait pas à devenir lui-même aviateur. Pourtant, il est aujourd'hui un fervent défenseur de l'avion du futur, qu'il imagine électrique, et du tourisme spatial. Rencontre.

Mai 1927. Charles Lindbergh est à bord de son avion, le Spirit of St. Louis. Il est en train d'écrire une page de l'histoire de l'aviation en devenant le premier homme à traverser l'Atlantique par les airs. 85 ans plus tard, l'un de ses descendants entretient la mémoire de ce grand-père toujours agité, en constante réflexion sur ses prochains défis et dont l'une des principales obsessions était de trouver des solutions pour améliorer le futur. "Il a toujours suivi ses passions, recherché les technologies les plus récentes, les plus innovantes qui aidaient à créer le futur. Il s'agit là d'une véritable inspiration pour moi", nous a confié Erik Lindbergh.

Erik Lindbergh est pilote lui aussi, mais cela lui est tombé dessus un peu par hasard. Quand on lui demande s'il s'est intéressé à l'aviation grâce à ses grands-parents, il nous répond : "Non, pas du tout ! Mes grands-parents étaient très célèbres et ils étaient connus grâce à l'aviation. Le fardeau de cette célébrité était difficile à porter, donc je n'ai pas été encouragé à faire moi-même de l'aviation, on m'a peut-être même découragé. Je ne rêvais pas d'être un pilote jusqu'à ce qu'un ami insiste pour que je vole avec lui. J'avais 24 ans et ai accepté pour qu'il arrête de m'ennuyer avec ça. J'ai aimé et ai eu une révélation : moi aussi je voulais voler. J'ai suivi une formation et j'ai obtenu ma licence de pilote commercial, puis je suis devenu instructeur et ai toujours travaillé dans l'industrie aéronautique depuis. Donc cela n'a pas été une évidence ! Mais quand je m'y suis essayé, j'ai adoré." Une passion familiale qui l'a rattrapé sans doute.

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Comme son grand-père, Erik Lindbergh consacre sa vie à la promotion de l'aviation du futur. © Air Charter Service

En 2002, il a rendu hommage à la traversée de son grand-père en reprenant son parcours à bord d'un Lancair Columbia 300 de Long Island à New York au Bourget près de Paris. Si Charles avait mis 33 heures et demi à boucler son trajet, Erik l'a terminé en 17 heures. A la tête de la Fondation Lindbergh, créée pour les 50 ans de ce vol historique, sa mission est de faire reconnaître les personnes qui améliorent la qualité de vie grâce aux progrès technologiques tout en veillant à la nécessité de préserver l'environnement.

"J'ai essayé d'honorer sa mémoire en me concentrant sur les domaines dont je pense qu'ils vont nous aider à créer le meilleur futur possible pour nos enfants et nos petits-enfants. J'ai fait ça de différentes façons. Mais lui a eu un impact énorme sur le monde que nous connaissons. Je porte cet héritage et cela m'a donné l'inspiration pour essayer d'aller toujours plus loin. J'ai essuyé plusieurs échecs, mais j'ai toujours persévéré pour atteindre mon objectif."

Artiste, il est aussi impliqué dans le développement de projets un peu fous, comme le tourisme spatial ou la création d'avions électriques, à travers la fondation X Prize  dont il est membre du conseil. "Les X Prize sont nés d'une frustration profonde : nous, les personnes normales qui ne sommes pas astronautes, nous ne pourrons jamais voyager dans l'espace. Dr. Peter H. Diamandis lisait le livre de mon grand-père "L'esprit de St. Louis" quand une idée lui a traversé l'esprit. Peut-être que nous pourrions réussir à voyager dans l'espace en créant un prix, un concours. Il est donc venu voir ma famille pour savoir qui serait intéressé par ce projet. L'idée de quitter la Terre ne séduisait pas beaucoup ma tante, elle a donc parlé de moi à Peter. Ce projet a captivé mon imagination !"

Le but de cette fondation est de mobiliser les capitaux de grands mécènes, de grosses industries et de gouvernements pour financer la réalisation de projets scientifiques hors-normes. "Ce fut énormément de travail, nous avons mis 10 ans à monter les X Prize, mais nous avons réussi." Aujourd'hui, le tourisme spatial n'est plus une utopie, après le vol suborbital en 2003 de SpaceShipOne. Malgré l'action des X Prize, il reste réservé à une petite élite, mais la fondation a contribué à son avènement.

Erik en est certain : "Cela nous a montré le chemin pour organiser d'autres prix comme celui sur la conception d'un avion électrique." D'ailleurs, il en est persuadé, l'aviation du futur passera par l'électricité. 

Erik Lindbergh est aussi l'ambassadeur d'Air Charter Service, compagnie d'affrètement aérien. Il a collaboré au développement de la carte Lindbergh, un produit très haut de gamme qui permet à son détenteur de commander un vol 24h/24 et 7j/7, aux quatre coins du monde.

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