Découverte d'un nouveau mécanisme à l'origine des effets durables des substances addictives

Des chercheurs de l'INSERM viennent de mettre au jour un mécanisme moléculaire qui explique l'influence sur le cerveau à long terme de certaines drogues. Leurs travaux sont en ligne sur le site de la revue Nature.
Les drogues telles que la cocaïne induisent une dépendance en détournant un circuit cérébral dit « de la récompense » : elles déclenchent la libération de dopamine, molécule chimique servant à la communication entre les neurones, interprétée à tort par le cerveau comme une valeur positive de la récompense. Le signal est, en condition normale, déclenché lors d'un stimulus naturel, comme regarder un aliment appétissant. Il est également impliqué dans l'apprentissage des mouvements.
Les scientifiques ont mis en évidence un mécanisme complexe impliqué dans la dépendance au niveau d'une zone cérébrale particulière, le striatum. La dopamine agit sur des enzymes qui, en se fixant sur l'ADN, augmentent la production d'une protéine, DARPP-32. Elle s'accumule dans les noyaux cellulaires. Lorsqu'ils ont modifié la séquence de cette dernière chez la souris, celle-ci est devenue moins sensible aux drogues. De la même manière, ils ont prouvé que le même mécanisme était impliqué dans l'apprentissage des mouvements.
Ces résultats permettent de mieux comprendre les mécanismes normaux d'apprentissage et leurs « détournements » par les substances psychoactives. Ils pourront ouvrir, à terme, des perspectives pour le traitement de maladies dans lesquelles la dopamine est impliquée.