Fin du monde : pourquoi la date du 23 septembre 2017 fait peur

Fin du monde : pourquoi la date du 23 septembre 2017 fait peur FIN DU MONDE - Le saviez-vous ? La fin du monde est programmée ce samedi 23 septembre 2017. Mais d'où vient cette date et sait-on vraiment à quelle heure aura lieu l'apocalypse ?

[Mis à jour le 23 septembre 2017 à 00h07] La fin du monde devrait avoir lieu ce samedi 23 septembre 2017. En cause : une planète cachée qui s'appellerait "Nibiru" ou planète X. Cette dernière devrait entrer en collision avec la Terre dans la journée. Même si c'est loin d'être la première fois que la fin du monde est annoncée, cette rumeur s'est rapidement propagée sur le web. Cette théorie a même déchainé un flot de réactions. Comment cette théorie de fin du monde est-elle née ? La théorie a été annoncée par plusieurs théoriciens de l'apocalypse, se basant sur des écrits bibliques et quelques observations astronomiques farfelues. Pour David Meade, écrivain catholique, mais aussi des évangélistes et autres sites Internet mystiques, le douzième chapitre du Livre de l'Apocalypse, principal point de départ de cette prédiction, est formel : l'apocalypse doit commencer ce samedi. Quand on y regarde de plus près, ce douzième chapitre (lire ici) raconte l'histoire d'une femme enceinte, "revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête". Quand l'accouchement débute, un "grand dragon rouge ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes, sept diadèmes" se jette sur elle pour dévorer le nouveau né. Ce dernier, un garçon, doit gouverner sur toutes les nations "avec un sceptre de fer". La femme parvient à fuir le dragon et à sauver son enfant. S'ensuivent une traque haletante et une guerre sans pitié entre les anges et le dragon...

Jamais cette étrange histoire ne fait mention du 23 septembre 2017 bien évidemment, mais les arguments ne manquent pas aux théoriciens de l'apocalypse. Pour David Meade, il faut par exemple revenir au chiffre 33. C'est l'âge supposé de Jésus au moment de sa crucifixion, mais aussi le nombre de jours qui séparent le 23 septembre du 21 août 2017, jour de l'éclipse solaire qui a plongé les Etats-Unis dans le noir... Meade, qui prétend avoir étudié l'astronomie, indique aussi qu'une planète nommée "Nibiru" dans la mythologie babylonienne doit passer au-dessus de Jérusalem ce samedi, provoquant une série de catastrophes. La Nasa a évidemment démenti l'existence de cette planète qui semble au premier abord n'avoir rien à voir avec l'histoire de la femme enceinte et du dragon. Mais qu'importe.

La fin du monde : obsession d'évangélistes et de sites chrétiens

Un autre de ces prophètes, Robert Breaker, "évangéliste missionnaire" qui poste régulièrement des vidéos sur YouTube (voir ici), estime que plusieurs indices mènent au 23 septembre, d'Abraham à la guerre des Six jours en passant par la mort de Jésus... La plateforme de Google regorge d'ailleurs de vidéos annonçant une "tempête de feu". Un nouvel exode d'Israël ou une convergence des planètes unique depuis la nuit des temps, comme Slate le liste dans un article.

Un site Internet chrétien, Unsealed, va jusqu'à calculer quasi-scientifiquement, à partir d'une trentaine d'indicateurs (éruptions volcaniques, événements climatiques, manifestations violentes), un indice censé juger de la probabilité de la fin du monde. Il évoque la "Rapture" (ravissement en anglais) qui correspondrait à l'élévation des croyants tandis que les athées seraient condamnés aux pires souffrances sur Terre. La probabilité de voir cette "Rapture" advenir ce samedi est de 9/10. Malgré ce degré de précision, impossible en revanche d'être plus précis sur le moment auquel la fin du monde devrait avoir lieu.

La fin du monde et Niribu déjà annoncées en 2012

Les prophéties sur la fin du monde, bien que ne s'étant jamais concrétisées, fascinent depuis la nuit des temps. Depuis la peur de l'an mille, jusqu'aux annonces les plus alarmantes du passage à l'an 2000, des dizaines de théories du genre ont été propagées et, parfois, prises au sérieux. Vous vous souvenez peut être de la dernière grande prophétie en date et aviez peut-être même préparé vos dernières volontés à l'époque : certains théoriciens de l'apocalypse avaient situé la date de la fin du monde au vendredi 21 décembre 2012, se basant sur une prédiction maya. Il s'agissait alors d'extrapolations du calendrier maya qui, selon un laborieux parallèle avec la calendrier grégorien, situait la fin de temps à cette date. Selon ces prophéties, les Mayas avaient donc "prévu" la fin d'une ère ce 21 décembre. Mais de théorie farfelue, l'idée de la fin du monde avait suscité une crainte ou tout du moins un intérêt quasi-mondial à l'époque. Ceux qui avançaient que cette fin du monde devait tomber dès le commencement de cette journée du 21 décembre 2012 n'ont en tout cas pas été inspirés. Le simple fait que vous soyez en train de lire ces lignes le démontre...

Fin 2012, la NASA se battait déjà contre une théorie particulièrement tenace : celle d'une planète naine "brune", appelée Nibiru, Planète X ou Eris, qui s'approcherait de la Terre et la menacerait de destructions massives. Les scientifiques américains le disaient alors sans détour : il s'agit d'un "canular sur Internet". "Si Nibiru ou planète X était réelle et se dirigeait vers la Terre pour un impact, les astronomes auraient déjà pu suivre sa trajectoire pendant au moins une dizaine d'années et elle serait visible à l'œil nu" à la veille de l'impact. "De toute évidence, elle n'existe pas", expliquaient-ils. Eris quant à elle est une planète bien réelle, "mais c'est une planète naine semblable à Pluton qui restera dans le système solaire externe".

Les théories annonçant une météorite, une tempête solaire géante, des radiations solaires destructrices ou un impact avec une planète fantôme ne sont que des balivernes dénoncées par la NASA. Celle-ci dispose d'un programme (l'Enquête Spaceguard) pour détecter les astéroïdes longtemps avant qu'ils ne s'approchent de la Terre. De nombreuses comètes et astéroïdes ont déjà touché la planète, mais il a été déterminé qu'aucun risque de collision importante n'est envisagé dans les prochains mois. Le dernier impact important en date remonte à 65 millions d'années et il a conduit à l'extinction des dinosaures.