Jalabert et le dopage : quelles sont les preuves ?
L'ancien coureur cycliste Laurent Jalabert aurait été contrôlé positif à l'EPO en 1998. Comment ce dopage a-t-il été prouvé ? Pourquoi cette révélation arrive si tard ? Explications.
A quelques jours du début du Tour de France, Laurent Jalabert, qui doit commenter l'épreuve sur France Télévisions, doit faire face à un scandale de dopage remontant à 1998. L'ancien coureur cycliste, parmi les plus populaires chez les Français, aurait été contrôlé positif à l'EPO lors du Tour de France 1998. C'est le journal L'Equipe qui l'a révélé se basant sur des tests "rétroactifs" de l'Agence française de lutte contre le dopage (ALFD). Ces tests ont été menés en 2004 et 2005 et de manière anonyme, rapporte le quotidien sportif. Comment alors le nom de Jalabert et l'épreuve du Tour 1998 peuvent remonter ? C'est une commission d'enquête parlementaire qui aurait permis d'établir ces liens.
Une commission d'enquête menée au Sénat sur l'efficacité de la lutte contre le dopage en France a en effet examiné des procès verbaux qui permettent de relier les tests de 2004 à des sportifs. Le sénateur Jean-Jacques Lozach, rapporteur de la Commission, affirmait déjà mois de mai que des recoupements étaient possibles avec des noms. Le nom de Laurent Jalabert serait apparu parmi 60 échantillons du Tour de France 98 retestés en 2005 par le laboratoire de Châtenay-Malabry. Le but : trouver des traces d'EPO, substance impossible à détecter à l'époque où ces échantillons avaient été testés une première fois, c'est-à-dire en 1998 et 1999.
On se souvient que le Tour 1998 avait été marqué par l'affaire Festina, impliquant notamment Richard Virenque. Laurent Jalabert, qui courrait pour l'équipe espagnole Once à l'époque, avait dû abandonner dans les Alpes, en milieu de compétition. Il a arrêté sa carrière en 2002 et s'était déjà exprimé sur cette affaire et sur le dopage en général, n'avouant jamais avoir lui-même été dopé, mais laissant subsister cependant quelques doutes : "Est-ce qu'on était dopés ? Moi, je crois que non", aurait-il par exemple déclaré à la commission sénatoriale chargée de l'enquête. Alors que, selon le calendrier officiel, le Tour de France 2013 doit prendre son départ le 1er juillet, les révélations de L'Equipe pourraient remettre en cause le travail de consultant assuré plusieurs années par Laurent Jalabert. On voit mal en effet le champion prendre le micro de la télévision publique en plein scandale.
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