Une menace "existentielle" pèse sur l'eau potable, la France est touchée par le phénomène

Une menace "existentielle" pèse sur l'eau potable, la France est touchée par le phénomène Alors que les débats sur l'environnement s'intensifient autour du réchauffement climatique et des énergies fossiles, une autre menace environnementale nous guette : elle concerne l'eau potable.

Les activités humaines les plus dévastatrices pour l'environnement sont bien connues et reposent souvent sur l'usage d'énergies fossiles et de leurs produits dérivés. Il existe néanmoins une autre activité humaine très commune qui menace peu à peu notre accès à l'eau potable dans un futur peut-être pas si lointain. L'élément responsable de ce danger n'est autre que le sel. Bien qu'il soit naturellement présent dans l'environnement, créé par des processus géologiques et hydrologiques naturels, certaines activités humaines augmentent dangereusement sa présence dans nos lieux de vie et créent des risques pour l'eau potable : celle-ci s'expose dans de nombreux endroits à une "salinisation".

Une étude sur la présence croissante du sel dans l'environnement, menée par les universités américaines du Maryland et du Connecticut, apporte des précisions sur l'exploitation minière et l'aménagement du territoire, qui accélèrent le flux naturel de la création du sel. Les chercheurs sont arrivés à la conclusion qu'il existe bel et bien une "menace existentielle" pour les réserves d'eau douce, comme on l'apprend dans un article publié sur le site de l'université de Maryland. L'étude s'est penchée en particulier sur différents types de sels et sur les milieux touchés comme les rivières ou les sols. Conclusion : la salinisation est pire qu'on ne le pensait. Les chercheurs ont aussi relevé que l'assèchement naturel des lacs participe aussi à la concentration de sel dans l'atmosphère.

Les recherches démontrent également que le passage du sel des profondeurs de la Terre à l'atmosphère est un cycle naturel qui est dorénavant perturbé par l'activité humaine. L'article partage une conclusion de l'étude selon laquelle "2,5 milliards d'acres de sol dans le monde" sont affectées par la salinisation humaine. Le directeur de l'étude, Sujay Kaushal fait ce parallèle : "Si vous considérez la planète comme un organisme vivant, lorsque vous accumulez autant de sel, cela pourrait affecter le fonctionnement des organes vitaux ou des écosystèmes". M. Kaushal explique que le sel n'est pas encore déclaré comme un contaminant de l'eau potable, mais ajoute : "Est-ce que je pense qu'il s'agit d'une substance qui augmente dans l'environnement jusqu'à atteindre des niveaux nocifs ? Oui."

La salinisation est une menace de grande ampleur, qui concerne aussi la France. On sait depuis quelques années que la Corse, la Guadeloupe, la Martinique et La Réunion sont concernées par cette problématique du fait de "connexions hydrauliques" entre des eaux souterraines et l'eau de mer. Ces "biseaux salés" existent aussi en Aquitaine et en Flandre maritime. Les experts étudient aussi les séquelles industrielles liées aux exploitations de sel, de potasse ou d'halite. Les propectivistes ne sont pas optimistes et craignent partout dans le monde une aggravation des modifications du cycle hydrologique et de la salinisation du fait du réchauffement climatique et de l'agriculture intensive.