Qu'est-ce que la "Sniffy", cette poudre blanche énergisante à inhaler par le nez complètement légale ?
Une poudre blanche qu'on inhale par le nez pour un regain d'énergie. Si cette "Sniffy" ressemble sur beaucoup de points à la cocaïne, elle est, elle, "totalement conforme à la loi", se targue la marque sur son site internet. Présentée comme un "complément alimentaire", cette poudre énergisante aurait pour effet de maintenir le consommateur éveillé ou concentré. Les inventeurs prônent son effet immédiat et persistant durant 20 à 30 minutes, notamment grâce à ses composants tels que la caféine, la créatine ou de la taurine qu'on retrouve également dans certaines boissons énergisantes.
Néanmoins, les professionnels de santé recommandent de ne pas recourir à cette substance pourtant garantie composée à 90 % d'éléments naturels. La marque elle-même prévient les utilisateurs de ne pas excéder la dose maximum quotidienne fixée à deux grammes et à prendre "quand tu en as besoin" afin d'éviter tous les effets indésirables.
En passe d'être interdite par la loi ?
Si Sniffy est interdite aux mineurs, sa commercialisation dans les bureaux de tabac suscite l'indignation des spécialistes en addictologie. Addictions France assure que les buralistes vont "contribuer à la banalisation de la cocaïne dans notre univers". Au micro de BFMTV, le président de la Fédération française d'addictologie, Amine Benyamina, avait déjà réclamé son interdiction par les pouvoirs publics. "C'est rageant de voir ce genre de produits proposés à la jeunesse", a réagi ce samedi 25 mai, au micro de franceinfo Frédéric Valletoux, ministre délégué chargé de la Santé et de la Prévention. Qualifiant le produit de "cochonnerie", le ministre a fait part de son souhait de l'interdire "dès que l'on peut", promettant de se pencher sur le sujet dès ce week-end.
Poudre blanche vendue en bureau de tabac "Cest rageant de voir ce genre de produits vendus à la jeunesse () il faut linterdire dès que lon peut", lance Frédéric Valletoux. pic.twitter.com/Uerzpe0YrZ
— franceinfo (@franceinfo) May 25, 2024
Sur ses réseaux sociaux, la Confédération des buralistes a également assuré que "plus de 90 % du réseau refusent la commercialisation de ce produit". "Nous ne bradons pas notre éthique", a martelé l'organisation indiquant avoir déjà saisi les autorités au sujet d'un produit polémique.
Interrogé par 20 minutes, en préservant son identité, le concepteur de Sniffy avoue être lui-même surpris que sa poudre ait été commercialisée dans un bureau de tabac parisien, reconnaissant que le produit pouvait "choquer les gens", que "l'amalgame" avec la cocaïne était possible, tout en niant toute incitation.