
Un acarien portant un virus dangereux est présent dans ces départements touristiques, l'Anses appelle à la prudence
Cette espèce invasive qui continue de se répandre en France pourrait être le cauchemar de l'été.
Plus volumineuse que les autres spécimens de sa famille, l'Hyalomma marginatum, un arachnide de la famille des acariens, est surtout reconnaissable à ses fines pattes rouges et jaunes, sur lesquelles se dessinent des anneaux au niveau des articulations. Une coquetterie qui cache un potentiel danger, surveillé de près par les scientifiques. Ceux-ci effectuent en effet un long et minutieux travail d'analyse de ce parasite, connu pour transmettre le virus de la Fièvre hémorragique de Crimée-Congo à d'autres espèces animales, qui dans le pire des cas peut s'avérer mortel.
L'espèce est endémique de l'Asie et des régions qui bordent la Méditerranée telles que l'Afrique du Nord, les Balkans, l'Espagne ou l'Italie. Mais avec le réchauffement climatique, ce nuisible habitué des zones sèches se retrouve maintenant dans plusieurs départements français. Lorsqu'elle a été découverte en Corse il y a plusieurs années, le risque de prolifération de cette espèce semblait faible, mais depuis des spécimens ont été détectées jusqu'en Ardèche et dans la Drôme. Avec la Haute-Corse, la Corse du Sud, l'Aude, l'Hérault, le Gard, les Bouches-du-Rhône, le Var, les Alpes-Maritimes et les Pyrénées-Orientales, le nombre de départements français dans lequel réside dorénavant l'animal grimpe à 11, comme le signale Santé publique France.
Les départements français les plus touchés figurent en outre parmi les plus prisés des touristes. Tout comme le reste de la zone Méditerranée, qui enregistre plus de 200 millions de visiteurs par an.
Or la prolifération de l'Hyalomma marginatum, appelée également "tique géante", représente un risque sanitaire. "Aucun cas humain de transmission de la fièvre hémorragique de Crimée-Congo n'a été diagnostiqué en France à ce jour. Néanmoins, le risque de contamination est maintenant démontré car des tiques infectées par le virus sont présentes dans le sud de la France", écrit Santé Publique France.
Même si le risque de transmission de la fièvre Congo à l'homme est jugé faible, la maladie porteuse n'est pas anodine. La Fièvre-Congo, à la différence de la maladie de Lyme, présente un risque d'infection immédiat. "La FHCC est une infection causée par un virus qui peut provoquer chez l'humain de la fièvre, des frissons, des troubles digestifs et, dans de rares cas, des formes graves avec des saignements incontrôlés", précise Santé publique France, qui rappelle les bons gestes à avoir pour se protéger des morsures de tique.
Selon l'autorité de santé, le plus efficace pour se protéger de ce nuisible est de porter des chaussures et des vêtements fermés, "de couleurs claires afin de mieux repérer les tiques sur le tissu" et d'"enfiler le pantalon dans les chaussettes". Elle recommande aussi d'éviter les zones d'herbes, comme les prairies et les chemins de randonnée, dans lesquels la "tique géante" vit et chasse.
Si elle entre au contact de la peau, elle doit être retirée sans attendre à l'aide d'un tire-tique, il faut ensuite désinfecter la zone de contact et la garder en observation plusieurs semaines.