Tempête Dikeledi à Mayotte : l'alerte rouge maintenue, le risque d'une mousson après les inondations
L'alerte rouge cyclonique est maintenue jusqu'à ce lundi soir à Mayotte, sur décision du préfet de l'île François Xavier Bieuville. Les Mahorais doivent donc rester confinés chez eux ou dans les centres d'hébergement qu'ils ont rejoint encore plusieurs heures au moins. Des mesures de sécurité prises en raison de la fragilité de l'archipel encore affecté par les dégâts du cyclone Chido qui l'a balayé à la mi-décembre.
Le plus dur semble toutefois derrière, puisque la tempête tropicale Dikeledi s'éloigne des côtes de l'archipel après être passée à une centaine de kilomètres des côtes mahoraises dans la journée de dimanche. Le phénomène qui est passé de l'état de cyclone à celui de tempête tropicale au moment de passer au large de l'archipel a tout de même entrainé de fortes pluies, des submersions marines et des inondations. Le sud et le sud-est de l'île ont été "particulièrement exposés" comment l'avait anticipé le ministre des Outre-mer, Manuel Valls.
#Dikeledi Le village de #Mbouini, durement touché par la tempête et submergé par les eaux, voit sa population se déplacer en #Laka. #restezprudents #pirogues pic.twitter.com/X47UrpAJUP
— Mayotte la 1ère (@mayottela1ere) January 12, 2025
Dimanche à la mi-journée, les cumuls des pluie avaient déjà dépassé les 100 mm dans plusieurs communes du sud et le sud-est de l'île : 180 mm d'eau ont été enregistrés à Bandrele en l'espace de 12 heures, "soit 2/3 des pluies d'un mois de janvier normal". Les dégâts ont été importants à Mbouini, le seul village qui avait été épargné lors du passage du cyclone Chido à la mi-décembre "a été inondé tout entier" selon les témoignages d'habitants auprès de BFMTV. Ces inondations ne sont pas sans risque, au contraire elles peuvent créer de nouveaux dégâts dans les bidonvilles touchés par le cyclone Chido et remontés à la hâte avec des constructions encore moins solides.
Aucune victime de Dikeledi à Mayotte
La tempête Dikeledi n'a fait aucune victime à Mayotte. Les habitants ont pu s'abriter dans les habitations et les 79 centres d'urgence ouverts dans les écoles et les gymnases de l'archipel qui ont accueilli 14 500 personnes durant le passage de la tempête tropicale. Si les intempéries les plus violentes sont passées, Météo France prévoit de nouvelles fortes pluies dans la journée de lundi, malgré une atténuation des vents et des précipitations par rapport à ceux apportés par Dikeledi, en raison d'un "Kashkasi", un phénomène de mousson habituel dans la région de Mayotte à cette saison. Le cyclone Dikeledi a, en revanche, fait trois mois et des centaines de blessés à Madagascar.
Au lendemain du passage de la tempête Dikeledi, Météo France prévient que "certains paquets de nuages, plus convectifs, peuvent générer localement des passages d'averses momentanément soutenues et associées à de l'activité électrique". D'après l'agence "le temps deviendrait plus calme" en deuxième partie d'après-midi. Le vent continue de souffler de 35 à 45 km/h mais est nettement tombé par rapport aux 70 et 80 km/h qui était redouté. Quant à la mer, elle reste agité au sud de l'île.
Les Mahorais font tout de même part de difficultés après le passage d'une nouvelle tempête et alors que celles causées par le cyclone Chido n'étaient pas toutes résolues. "On doit se débrouiller seuls", a confié le maire de Dzaoudzi-Labattoir, commune située sur une île à l'est de Mamoudzou, à Mayotte La Première. "Ce qui nous manque actuellement, c'est la nourriture. On n'a pas été accompagnés comme dans Chido pour la nourriture, on s'est débrouillé tous seuls", ajoutant qu'il "crie au scandale : on ne peut pas gérer les centres sans aide, l'État doit s'assurer que les moyens sont là".