Attention à la triche au Livret A !

Attention à la triche au Livret A ! Il existe aujourd'hui 62 millions de Livrets A ouverts en France. Un chiffre pléthorique. Surtout quand on sait qu'il est interdit de détenir plus d'un Livret par épargnant... Les doublons, illégaux, sont dans le collimateur des pouvoirs publics.

L'information est presque passée inaperçue, en marge de l'annonce du nouveau taux du Livret A par le gouverneur de la banque de France, Christian Noyer. La détention multiple de Livrets A, interdite par la loi, sera bientôt combattue par les pouvoirs publics. Un projet de décret est dans les cartons qui devrait obliger les banques, avant l'ouverture d'un Livret, à vérifier que leur client n'en détient pas déjà un dans un autre établissement. Les banques devront interroger l'administration fiscale à ce sujet et celle-ci devra répondre dans les 48 heures. Un processus pouvant aller jusqu'à bloquer le projet d'ouverture. C'est le fichier "Ficoba", recensant tous les comptes bancaires, qui devrait permettre cette vérification. Il avait été mis en place par le gouvernement Fillon.

Le projet de décret est déjà passé par l'examen du Conseil d'Etat et pourrait être mis en place très rapidement. Il faut dire qu'en France, 61,6 millions de Livrets étaient ouverts en 2011. Rapporté à la population française, ce chiffre fait dire à Christian Noyer "qu'il subsiste des multidétentions". Depuis le 1er janvier 2009, toutes les banques peuvent proposer un Livret A à leurs clients, ce qui a pu favoriser cette profusion de Livrets ouverts. Avec le doublement du plafond du Livret A que prévoit le gouvernement Ayrault (de 15 300 à 30 600 euros), cette situation devait être corrigée au plus vite.

Le taux du Livret A, annoncé par Christian Noyer, devrait quant à lui se maintenir à 2,25 % le 1er août. Le résultat de la loi qui calque l'évolution du célèbre taux sur l'évolution des prix en France ainsi que sur celle des taux des prêts bancaires. L'inflation étant sur une tendance stable et les taux des prêts à la baisse, le taux du Livret A, revu quatre fois par an, ne pouvait pas augmenter cette fois-ci. En février, une hausse à 2,75 % était possible, mais Christian Noyer avait demandé à y déroger, anticipant un contexte économique peu favorable.