Après les distributeurs automatiques de pain, d'autres drôles de machines arrivent dans nos campagnes

Après les distributeurs automatiques de pain, d'autres drôles de machines arrivent dans nos campagnes Après les milliers de "machines à pain" installées dans les petites communes rurales, d'autres distributeurs continuent de se répandre à la campagne et dépassent les limites de l'imagination.

Dans un contexte de fermetures croissantes de commerces en milieu rural, les distributeurs automatiques de nourriture se sont multipliés ces dernières années à travers la France. Ces machines ont d'abord séduit les boulangers, leur permettant d'installer facilement des dizaines de milliers de points de vente à la campagne. Une vraie solution pour les habitants des petites communes éloignées des commerces traditionnels, avec le même pain qu'en boutique et ce 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, dans la limite des stocks disponibles. De quoi offrir aussi de nouveaux débouchés et un chiffre d'affaires supplémentaire aux boulangeries des villes moyennes.

Les pizzas, le lait, le fromage et bien d'autres produits ont vite pris le pas, avec des machines toujours plus sophistiquées. Le challenge cette fois : permettre à des producteurs ou à des restaurateurs d'offrir des produits réfrigérés ou des plats chauds, hors des horaires de service, à des prix souvent moins chers qu'au restaurant ou qu'en magasin. Plusieurs sociétés se sont même spécialisées dans ces machines, comme MaBaguette, ICI Baguettes, Le Distrib, ou encore Le Casier Français, qui revendique 1 million de casiers ouverts en France pour distribuer pour sa part des légumes, des fruits ou autres produits locaux.

Mais c'est désormais une autre profession qui se lance à l'assaut des ces machines : les bouchers avec des distributeurs automatiques de viande ! Bernard Copleux, un boucher de Ganges, dans l'Hérault, en est un précurseur. Il a récemment été suivi par France Bleu. Constatant un besoin des clients en dehors de ses heures d'ouverture, l'artisan a innové en installant des distributeurs dans les villages voisins de Sauve et La Cadière-et-Camb, dans le Gard.

Ces distributeurs, qui représentent un investissement de 50 000 euros (25 000 euros par distributeur), offrent une gamme diversifiée de viandes sous-vide, allant des côtes de bœuf aux brochettes. La particularité de ces machines réfrigérées est leur capacité à accueillir jusqu'à 24 produits différents, visibles à travers une baie vitrée, comme les barres chocolatées disponibles dans les halls de gare. Les clients sélectionnent leur produit et paient par carte bancaire.

Le boucher, lui, gère ses machines avec une technologie avancée, permettant un contrôle à distance du stock et une gestion anticipée des limites de conservation. "Je reçois des messages lorsque mes produits arrivent à la date de péremption", explique-t-il à France Bleu, en soulignant que la machine applique automatiquement une réduction de 20% sur à l'approche de cette date.

Pour les fêtes, il prévoit même d'élargir son offre avec des mini-chapons et des spécialités maison comme le foie gras. Convaincu que le bouche-à-oreille favorisera l'adoption de ce système, Bernard Copleux mise sur la flexibilité et la modernité de cette solution. Et en cas d'échec dans une localité, il envisage de déplacer ses machines, qui ne nécessitent qu'une prise de courant. Cette initiative, qui suscite déjà l'intérêt d'autres municipalités, pourrait bien transformer encore un peu plus l'expérience sociale du commerce de proximité. Pour le meilleur ou pour le pire.