La saucisse végane et le bacon végétarien vont disparaître

La saucisse végane et le bacon végétarien vont disparaître Un nouveau décret du gouvernement revoit la nomination des produits d'origine animale et végétale.

La consommation de viande est un des sujets les plus importants dans le cadre de la sauvegarde de l'environnement. La production de viande fait partie des secteurs particulièrement polluants. L'élevage des animaux, et notamment des bovins, est un des secteurs générant le plus de gaz à effet de serre, un gaz qui participe activement au réchauffement climatique, bien plus que le CO2. Selon la FAO, l'organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, l'élevage est responsable de 12% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde. Ce secteur joue aussi un rôle important dans le problème de la déforestation. En effet, l'élevage nécessite de cultiver davantage de céréales et de légumineuses afin de nourrir les animaux, en plus de la part réservée à l'alimentation humaine. 

C'est pourquoi, il est de plus en plus recommandé de diminuer sa consommation de viande et de privilégier des alternatives. Selon une étude du collectif Réseau Action Climat publiée le 20 février 2024, réduire sa consommation de viande de 50% permettrait à la France d'atteindre ses objectifs en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Un constat qui arrive dans un contexte où la consommation de viande en France est en légère hausse depuis une dizaine d'années, comme le souligne l'étude. Pour y faire face, les alternatives végétales se font une place de plus en plus importante dans les grandes surfaces. En effet, ces dernières années, les "steaks" et "lardons" végétaux ou encore les "saucisses" végétales se font de plus en plus nombreux dans les rayons. 

Cependant, ces nominations basées sur des produits d'origine animale ne faisaient pas l'unanimité. Ce mardi 27 février, le gouvernement a publié un nouveau décret stipulant que l'utilisation de dénominations liées aux produits d'origine animale pour les produits végétaux est interdite. Un premier décret dans ce sens avait vu le jour en juin 2022 mais ce dernier avait été suspendu en référé par le Conseil d'Etat. Ce nouveau décret liste les termes qui seront dorénavant réservés exclusivement aux produits d'origine animale. Parmi eux se trouvent :  filet, faux filet, rumsteck, escalope, bifteck, jambon, flanchet ou paleron. Le décret prévoit aussi d'interdire les mots "faisant référence aux noms des espèces et [des] groupes d'espèces animales, à la morphologie ou à l'anatomie animale" pour commercialiser ou faire la promotion d'un produit à base de protéines végétales. 

Malgré tout, certains termes pourront encore être utilisés dans le cas de produits alimentaires "d'origine animale pouvant contenir des protéines végétales". Pour cela, l'aliment en question doit respecter une part maximale de végétal, calculée en pourcentage. Parmi ces appellations se trouvent : andouille, bacon, chorizo, cordon-bleu, jambonneau, lardons, pastrami, pâté ou encore terrines, rosette et saucisse (de différents types).

Dans le détail, les merguez ou saucisses peuvent contenir jusqu'à 2% ou 3% de protéines végétales, 5% pour les terrines, 3% pour les knacks , 6 % pour une paupiette, 5 % pour un saucisson ou encore 4% pour de la mortadelle ! Le décret prévoit une exception pour les arômes et pour "les produits légalement fabriqués ou commercialisés dans un autre État membre de l'Union européenne ou dans un pays tiers", comme le précise le texte.