Résultats du bac : une baisse sensible du taux de réussite en 2014 ?
Un baccalauréat "facile", "donné", voire "trafiqué" ou "manipulé" pour obtenir un bon taux de réussite. L'antienne est connue, mais elle pourrait être légèrement mise en veilleuse au lendemain des résultats du bac 2014. Le ministre de l'Education a annoncé ce matin même à la télévision que les résultats, diffusés ce vendredi 4 juillet dans toute la France, seraient sans doute "moins bons" que lors du bac 2013 et même des éditions antérieures. Après le record de plus de 86,5 % l'année dernière, quel sera le taux de réussite en 2014 ? Impossible de le dire, même si la grande majorité des académies a déjà livré son verdict. Il reste en effet à comptabiliser les épreuves de rattrapage et les "repêchage sur dossier" qui se dérouleront jusqu'au 9 juillet pour obtenir un taux définitif.
Ce résultat annoncé en baisse cette année peut être lié à plusieurs facteurs. D'abord, on a constaté un nombre important de candidats en 2014 : près de 687 000 lycéens se sont présentés à l'épreuve, 686 907 très exactement. Un nombre assez nettement supérieur à celui de 2013, cru qui avait rassemblé mois de 665 000 prétendants. Mathématiquement, cette hausse des candidats a pu peser sur le taux de réussite final. Il faut aussi noter qu'en 2012, le nombre de candidats dépassait les 700 000 pour un taux de réussite final de 84,5 %, plus de deux points inférieur au record de 2013.
Autre explication possible : la difficulté des épreuves. Toute personne qui s'intéresse un tant soit peu au baccalauréat sait que les sujets de mathématiques et de physique-chimie ont fait débat cette année pour les filières scientifiques. Une "pétition" lancée sur Facebook a reçu des dizaines de milliers de signatures (ou plutôt de "likes") en plein mois de juin, au motif que les exercices demandés étaient trop ardus voire pas du tout adaptés au programme assimilé par les uns et les autres. Malgré une révision des barèmes, les candidats au bac S ont pu être pénalisés par ces épreuves à fort coefficient, où une mauvaise note pénalise l'ensemble du dossier. Les premiers chiffres, notamment de l'académie de Lyon, montrent d'ailleurs un taux de réussite en légère hausse après la première session, mais en baisse notable pour les bac généraux, c'est-à-dire la catégorie dont les S font partie.
Reste enfin une troisième piste qui satisfera certainement les détracteurs du bac : c'est peut-être aussi le niveau général des candidats-bacheliers qui baisse. S'il réhabilite la valeur du baccalauréat, un taux de réussite en baisse génèrera forcément un jugement peu flatteur pour la cohorte d'étudiants qui l'ont raté. Quand Benoît Hamon rappelle d'ailleurs que plus d'un quart d'une génération n'a pas le bac, il défend légitimement le diplôme, mais pas nécessairement la génération qui le passe. Quoi qu'il annonce, le ministre de l'Education apportera donc forcément de l'eau au moulin des anti-bac.