Réforme de l'Education nationale : recrutement, salaires... Du nouveau pour les profs !

Réforme de l'Education nationale : recrutement, salaires... Du nouveau pour les profs ! RÉFORME ÉDUCATION NATIONALE. Après Emmanuel Macron, c'est Pap Ndiaye, le ministre de l'Education nationale, qui a fait de nouvelles annonces, notamment au sujet du recrutement des enseignants.

[Mis à jour le 26 août 2022 à 11h15] Mesure exceptionnelle pour situation exceptionnelle. Après les annonces d'Emmanuel Macron pour l'Education nationale et les professeurs, c'est le ministre chargé de ces questions, Pap Ndiaye, qui a dévoilé de nouvelles décisions, ce vendredi 26 août 2022. La principale annonce du patron des enseignants concerne le recrutement du personnel manquant. Alors que la profession fait face à une crise de vocation sans précédent, un "concours exceptionnel de titularisation" aura lieu au printemps 2023 a annoncé le successeur de Jean-Michel Blanquer. Concrètement, cette initiative doit permettre à l'Education nationale de faire rentrer officiellement dans son giron une partie des enseignants qui ne sont actuellement qu'en CDD au sein de l'organisation. Alors qu'il est d'ordinaire nécessaire d'attendre six ans pour un contractuel avant de pouvoir prétendre à une titularisation, le gouvernement veut accélérer la procédure pour palier le manque de 4000 enseignants recensé à l'approche de la rentrée scolaire.

Jeudi, Emmanuel Macron avait a affirmé que l'école n'était "plus à la hauteur". Il a ajouté : "Nous avons encore trop d'élèves malheureux, trop de parents d'élèves anxieux, de professeurs désabusés". La mise en place d'une nouvelle réforme doit débuter dès le 8 septembre, date du Conseil national de la refondation. Lors de son discours du jeudi 25 août, il s'est fixé quatre priorités : améliorer la formation des élèves, favoriser l'orientation, privilégier l'insertion professionnelle et garantir l'égalité des chances. En plus de cela, Emmanuel Macron a annoncé que les salaires des enseignants seraient revalorisés. Une information confirmée par le ministre de l'Éducation, Pap Ndiaye, jeudi 25 août, sur le plateau du JT de 20 Heures. Ainsi, dès la rentrée scolaire 2023, les enseignants devraient toucher au moins 2 000 euros nets par mois.

Principal chantier de l'Éducation nationale : le recrutement des enseignants. Face à une réelle crise de vocation, Emmanuel Macron a indiqué une revalorisation des salaires des professeurs. Aucun ne commencera sa carrière en dessous de 2000 euros nets par mois, a affirmé le président de la République. D'autres évolutions salariales ont par ailleurs été dévoilées, basées sur des "missions supplémentaires." Ainsi, le suivi individualisé, l'encadrement ou encore mener "des actions qui ont du sens" pourront faire l'objet d'une rémunération complémentaire.

S'il souhaite faire renaître des envies de devenir enseignant, Emmanuel Macron entend également revoir la formation, quitte à baisser le niveau de diplôme requis au départ, ainsi qu'il l'a énoncé : "il est clair que nous devons repenser la formation de nos enseignants. On a demandé des diplômes universitaires excessifs. Il faut assumer que des gens s'engagent dans ce métier dès le baccalauréat, dans ce beau métier."

Alors qu'ils avaient été supprimés par l'ancien ministre de l'Éducation nationale d'Emmanuel Macron, Jean-Michel Blanquer, les mathématiques vont finalement bel et bien faire leur retour dans le tronc commun au lycée. Le chef de l'État a annoncé leur "renforcement" en vue d'"étayer les savoirs fondamentaux." Le pensionnaire de l'Élysée avait déjà fait des annonces en ce sens en mars, constatant la baisse du nombre d'élèves qui choisissent les mathématiques en option.

Il l'avait déjà annoncé : Emmanuel Macron souhaite donner davantage de libertés aux établissements scolaires. Une promesse réitérée ce jeudi. "Nous ne transformerons pas l'école par une énième réforme des programmes, ni simplement par plus de moyens. Il nous faut changer, et de philosophie et de pratiques", a-t-il déclaré, avant de détailler sa pensée : "l'école doit être avant tout portée par ses professeurs, sur ceux qui la font vivre au quotidien, et non pas seulement sur des méthodes trop uniformes, trop imposées d'en haut." Ainsi, le président de la République entend permettre aux établissements de mener des projets, individuellement. Pour ce faire, un fonds d'innovation pédagogique de 500 millions d'euros va être mis en place afin qu'il soit "déboursé au plus vite", même s'il est conscient que tous les établissements n'en bénéficieront pas : "il y a des projets qui ne marcheront pas, des écoles qui ne voudront pas faire de projets, des projets qui échoueront : ce n'est pas grave du tout."

Plus de stages dans les lycées professionnels

Si la question de l'université n'a pas été abordée par Emmanuel Macron, ce dernier s'est toutefois attardé sur celle des lycées professionnels. À ses yeux, ce cursus doit devenir une "voie par choix et une voie de choix" et non plus par défaut, notamment pour les élèves décrocheurs de la filière générale qui représentent deux tiers des effectifs. À cet effet, le chef de l'État entend "mieux préparer les jeunes au monde de l'entreprise" à l'aide de stages qui pourraient concerner 50% de l'emploi du temps des élèves, moyennant rémunération "de manière correcte".