Grève des enseignants ce jeudi : des manifestations et un mouvement très suivi

Grève des enseignants ce jeudi : des manifestations et un mouvement très suivi Parallèlement à la mobilisation des agriculteurs, les enseignants ont eux aussi manifesté leur mécontentement ce jeudi 1er février 2024. Une centaine de rassemblements ont été organisés un peu partout en France. Le point sur la mobilisation.

L'essentiel
  • Les principaux syndicats de l'enseignement ont appelé la profession à faire grève ce jeudi 1er février en réaction au mal-être ressenti par les enseignants, exacerbé par les récentes déclarations controversées de la ministre de l'Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra.
  • Les enseignants se sont mobilisés dans toute la France afin d'obtenir une revalorisation des salaires et une amélioration globale des conditions de travail.
  • Selon le SNES-FSU, principal syndicat du second degré, la grève a regroupé 47% des enseignants de collège et lycée. Du côté de l'école primaire, le SNUipp-FSU avance pour sa part un taux de mobilisation de 40%. Le ministère évoquait, lui, près de 20% d'enseignants grévistes ce jeudi en France.
  • Les chiffres recensent 15 000 manifestants à Paris, 1 600 à Marseille, 2 300 à Nantes, 2 300 à Rennes, 1 700 à Rouen, 1 200 à Brest ou encore 1 500 à Caen.
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"Près de 50% de grévistes et 65% des écoles fermées à Paris ! Plus forte mobilisation depuis 2022 pour les enseignants en grève pour la revalorisation de leurs salaires et pour dénoncer le 'choc des savoirs' voulu par le gouvernement", s'est enthousiasmée la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, ce jeudi 1er février 2024, alors que les professeurs étaient appelés par la majorité des syndicats à se mobiliser. Tandis que les agriculteurs poursuivaient leurs manifestations, de nombreux enseignants ont battu le pavé pour réclamer de meilleures conditions de travail et des augmentations de salaire. 

Une centaine de rassemblements ont été enregistrés un peu partout dans le pays. Selon le SNES-FSU, principal syndicat du second degré, 47% des enseignants de collège et lycée étaient sur le pont pour l'occasion. Ils étaient 40% du côté des professeurs d'école primaire, d'après le SNUipp-FSU. Le ministère de l'Éducation nationale évoque, lui, un chiffre plus faible, affirmant que 20% des enseignants étaient grévistes ce jeudi en France. Selon les autorités et les syndicats, 15 000 manifestants ont été recensés à Paris, 1 600 à Marseille, 2 300 à Nantes, 2 300 à Rennes, 1 700 à Rouen, 1 200 à Brest ou encore 1 500 à Caen.

Des mesures d'urgence réclamées

Face à un gouvernement "sourd", la FSU-SNUipp indiquait dans son communiqué vouloir alerter sur "la souffrance au travail ainsi que sur le manque de reconnaissance notamment salariale" et sur les "conditions de travail, pour les personnels, et d'apprentissage, pour les élèves, [qui] se sont dégradées". Dans un communiqué de l'intersyndicale, composée des fédérations Sud éducation, Unsa éducation, FSU, Sgen-CFDT et CGT éducation, les revendications étaient plus précises : "Nous exigeons en particulier des mesures d'urgence : revalorisation sans contreparties des personnels articulée autour de mesures immédiates et d'une loi de programmation pluriannuelle, abandon du Pacte, création d'un statut de fonctionnaire de catégorie B pour AESH et amélioration des conditions de travail, notamment par la baisse des effectifs dans les classes et un plan pluriannuel de recrutement."

Certains enseignants pointent aussi les réformes annoncées par le ministère de l'Éducation nationale en octobre. "Le choc des savoirs proposé par Gabriel Attal est irréalisable. Et puis, on a une grande perte de liberté pédagogique avec le fait de nous imposer des méthodes toutes faites qui ne prennent pas en compte notre situation", estime notamment un professeur de français et d'histoire-géographie de Besançon, interrogé par France 3. Et de poursuivre : "Les groupes de niveau en mathématiques et en français au collège, c'est une aberration. Ça va se faire au détriment des élèves. Mettre les bons avec les bons et les mauvais avec les mauvais, ça n'a jamais rien donné."

La récente nomination d'Amélie Oudéa-Castéra au ministère de l'Éducation nationale est également décriée par les syndicats, qui déplorent les différents impairs commis par la nouvelle ministre. Peu après sa nomination, celle-ci avait notamment justifié la scolarisation de ses enfants dans le privé en déplorant les "paquets d'heures qui n'étaient pas sérieusement remplacées" dans le public.