Éducation à la sexualité : les parents sauront-ils quand aura lieu la formation ?

Éducation à la sexualité : les parents sauront-ils quand aura lieu la formation ? Le nouveau programme d'éducation à la vie affective et sexuelle a été présenté aux organisations syndicales. Plusieurs amendements ont été déposés par l'ensemble des syndicats, notamment sur le fait d'informer les parents sur les dates de ces formations.

Les élèves de la petite section de maternelle à la terminale vont recevoir un nouvel enseignement à la vie affective et sexuelle. Le nouveau programme a été présenté, mercredi 29 janvier, aux organisations syndicales lors d'un Conseil supérieur de l'Éducation, apprend-on de France Inter. La première version de celui-ci avait été présentée au printemps dernier par l'ancienne ministre de l'Éducation nationale, Anne Genetet, et plusieurs modifications avaient été faites pour répondre aux exigences de plusieurs associations conservatrices.

Celles-ci avaient notamment demandé à ce que les dates des cours ainsi que leurs contenus soient donnés aux parents d'élèves. Mais lors de la présentation de la nouvelle version du programme par Élisabeth Borne, plusieurs syndicats ont émis des craintes quant à cette disposition. Le texte stipule bien que l'éducation à la sexualité revêt un caractère obligatoire, mais ne doit pas se "substituer au rôle des parents et des familles". Pour Jérôme Fournier, secrétaire national du syndicat des enseignants de l'Unsa, cité par nos confrères de France Inter, cela pourrait poser problème : "On craint que ça provoque soit des absences des enfants, soit des manifestations comme certaines associations sont capables de le faire comme c'était le cas notamment, il y a dix ans, au moment des ABCD de l'égalité".

La FCPE considère que des discussions doivent être menées

Du côté de la FCPE, le premier syndicat des parents d'élèves, on considère que prévenir les parents de la date et du contenu de ces cours n'est pas forcément une bonne chose, mais que des discussions doivent être menées. Grégoire Ensel, vice-président national de la FCPE, affirmait au micro de franceinfo, mercredi 29 janvier, qu'"il y a eu débat, mais on a finalement pris la position que c'est un enseignement comme un autre, et qu'a priori, on ne voit pas pourquoi on viendrait prévenir les parents de ces séquences pédagogiques. On ne va pas annoncer ce qu'on va faire en maths, en sciences ou en EMC. Dialoguer sur ces questions est indispensable. Lever les doutes et les interrogations légitimes des familles, oui, mais contester non. Donc, on va débattre de cette mesure, parce que si on crée un précédent, il faudra peut-être demain prévenir quand on enseigne la Shoah, ou le fait religieux, et ça n'est pas acceptable."

Les syndicats ont déposé 150 amendements après la présentation du programme. Ils considèrent notamment que "ce texte est un progrès", comme l'affirme Grégoire Ensel, mais qu'il a été "édulcoré" par rapport à sa première version. Pour lui, il est nécessaire de "rappeler que l'homophobie est un délit, que la grossophobie est interdite", ainsi que d'apprendre aux plus petits à nommer les parties intimes du corps humain.

Le texte présenté est en deux parties. La première concerne les élèves de l'école maternelle à l'école élémentaire, où les enfants recevront une éducation à la vie affective et relationnelle. La seconde concerne les élèves du collège et du lycée, qui recevront une éducation à la vie affective et relationnelle et à la sexualité. Sa mise en application devrait intervenir à la rentrée de septembre 2025, mais il pourrait encore être modifié d'ici là.