Moirans, Isère : nouvelle décision de justice attendue par les gens du voyage après les violences
[Mis à jour le 21 octobre 2015 à 09h43] La nuit s'est déroulée dans le calme dans la commune de Moirans, en Isère. Mardi, des voitures avaient été brûlées créant des interruptions de trafic routier et ferroviaire et la gare SNCF avait été saccagé. Des gens du voyage réclamaient en effet la libération d'un jeune homme de 17 ans afin qu'il puisse assister aux obsèques de son frère. Le week-end dernier, trois personnes se sont tuées en percutant un arbre à Saint-Joseph-de-Rivière à bord d'une voiture volée. Une quatrième a survécu, et avait été placée en garde à vue. Le juge d'application des peines a refusé de lui accordé une permission de sortie ce qui a suscité la colère des autres membres de la communauté. D'après la préfecture de l'Isère, les incidents seraient le fait d'une trentaine de personnes.
Suite aux violences qui ont secoué Moirans, il a été décidé que les obsèques, qui devaient officiellement avoir lieu mercredi, seraient repoussées à jeudi. La communauté des gens du voyage attend maintenant l'examen d'une nouvelle demande de permission de sortie. "Depuis samedi, j'ai appelé toutes les personnes possibles (...) pour demander que mon fils qui est incarcéré puisse assister aux funérailles de son petit frère", a témoigné la mère des deux jeunes auprès de BFMTV. "En sachant que j'ai demandé une escorte, je n'ai pas demandé à ce que mon fils sorte comme ça. J'ai demandé à ce qu'il sorte avec une esorte, même avec des boulets aux pieds s'il fallait, des menottes aux mains". La décision du juge d'application des peines devrait être connue dans la journée de mercredi. Une dizaine de personnes a menacé de commettre à nouveau des violences si la demande n'était pas acceptée, rapporte Le Dauphine.
Trafic très perturbé sur l'axe Lyon-Grenoble.... Actes de malveillance, dégradations voitures en feu à Moirans #SNCF pic.twitter.com/SDGfWMfFbN
— Voie Libre SNCF (@conducteur_PSE) 20 Octobre 2015
Une mutinerie dans le centre de détention d'Aiton, en Savoie
Les incendies se sont déroulés à proximité de la voie ferrée, ce qui a entraîné une perturbation du trafic des trains. La RD1085, qui relie Grenoble à Bourgoin-Jallieu, a, quant à elle, été coupée dans les deux sens. La préfecture annonce par ailleurs que des déviations sont mises en place. Personne n'a été blessé mais cinq pelotons de gendarmes mobiles, soit 80 gendarmes, ont été envoyés pour tenter de mettre fin aux incidents. D'après les premiers éléments, les voitures viendraient d'un garage de la commune. Les gens du voyage, cagoulés, auraient menacé son propriétaire afin de récupérer des véhicules destinés à la casse. Une mutinerie a par ailleurs éclaté dans le centre de détention d'Aiton, en Savoie, où est incarcéré le jeune homme, frère de la victime, qui demande d'assister aux obsèques. La situation est rentrée dans l'ordre en fin de soirée, mardi. La mutinerie a impliqué 46 détenus dont certains vont être transférés.
MOIRANS | Des voitures incendiées par des gens du voyage qui bloquent la RD 1085. https://t.co/fVtQVcaeO8 pic.twitter.com/uvkxsfauCC
— France Bleu Isère (@bleu_isere) 20 Octobre 2015
Cet évènement n'est pas sans rappeler le blocage de l'autoroute A1 dans la Somme il y a deux mois par les gens du voyage. Ceux-ci demandaient qu'un homme emprisonné puisse se rendre aux obsèques de son père.
Manuel Valls dénonce des "violences inadmissibles"
Manuel Valls a réagi aux incidents mardi soir sur Twitter dénoncant des "violences inadmissibles". "Une seule réponse : la fermeté et le rétablissement de l'ordre républicain", a-t-il écrit. Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a lui salué le travail les forces de l'ordre dans un communiqué, qualifiant les troubles d'"exactions inadmissibles". "Tous les individus impliqués (...) devront rendre compte de leurs actes", a-t-il promis. Au sein du gouvernement, Christiane Taubira, ministre de la Justice, a également dénoncé des "émeutes absolument intolérables" qui "mettent en cause de façon inacceptable l'indépendance et la sérénité avec lesquelles les décisions de justice doivent êtres rendues".