Projet Pegasus : de l'espionnage par téléphone ? Qui est concerné ?

Projet Pegasus : de l'espionnage par téléphone ? Qui est concerné ? PEGASUS. Une enquête menée par un groupe de médias internationaux a dévoilé l'existence d'un projet intitulé Pegasus, espionnant des milliers de personnes dont 1000 Français. Voici ce que l'on sait.

Son nom de code ? Pegasus. Sa fonction ? Logiciel d'espionnage. Selon un groupe de médias internationaux qui a mené l'enquête dont Le Monde, The Guardian, et The Washington Post, ce logiciel a été utilisé pour espionner des milliers de personnes dans le monde, parmi lesquelles des journalistes, des dissidents, mais aussi des chefs d'Etat ou de gouvernement (les noms seront dévoilés "prochainement" dont plus de 1000 personnes en France). 

Pegasus est une solution commerciale vendue par la société israélienne NSO Group pour infecter les smartphones sur Android mais aussi iPhone. Qualifié de "mouchard", ce  logiciel, difficilement identifiable, est invisible pour l'utilisateur du téléphone. Il pourrait être installé à distance, sans même que l'utilisateur n'ait cliqué sur un lien malveillant, puisque le logiciel se base sur des failles de sécurité dans les logiciels d'Apple et de Google. Cette technologie, seulement commercialisée auprès d'Etats ou d'agences gouvernementales, avec l'accord du gouvernement israélien, aurait été vendue dans 55 pays.

Interrogé à ce sujet ce 19 juillet sur France Info, Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement a qualifié les faits de "graves".  "Ces faits sont extrêmement choquants, des faits qui, s'ils sont avérés sont extrêmement graves. Il va y avoir évidemment des enquêtes, des éclaircissements demandés" a-t-il ajouté.

Qui est concerné par l'infiltration du logiciel Pegasus en France ?

Le projet Pegasus ne concerne pas l'ensemble de la population. Selon l'enquête et les révélations de France Info, la France est tout de même concernée avec près de 1000 personnes surveillées. Parmi elles, des journalistes comme le fondateur de Mediapart Edwy Plenel, mais aussi Dominique Simonnot, l'actuelle contrôleuse générale des lieux de privations de liberté (CGLPL), Bruno Delport, le directeur de TSF Jazz, ou encore des journalistes du Monde, de France 2, de France 24, de RFI et l'éditorialiste du Figaro Eric Zemmour.

C'est le gouvernement marocain qui aurait ciblé de nombreux numéros français à l'indicatif " +33 ".  Pour des motifs encore obscurs Contactée par France Info l'ambassade du Maroc a tenté de se justifier. Les autorités marocaines ont indiqué ne pas comprendre le contexte de la saisine par le consortium international de journalistes (Forbidden Stories) sollicitant les réponses et précisions du gouvernement marocain sur les outils de surveillance numérique de NSO group.

Qu'est ce qui a été volé par Pégasus ?

Selon le consortium, on ne retrouve pas uniquement des écoutes téléphoniques dans les éléments captés par le "mouchard", puisque le logiciel Pegasus serait en mesure de récupérer l'ensemble des données d'un smartphone : photographies, vidéos, cartes d'adresses, les localisations… mais aussi les messages chiffrés dans des logiciels comme Signal ou WhatsApp.

Comment se justifie NSO ?

"Nous assurons cette mission avec détermination, en dépit de tentatives répétées de nous discréditer sur la base de fausses informations", explique la société israélienne NSO, à l'origine du logiciel Pegasus, interrogé par France Info, après les révélations de cet espionnage massif. Pour cette dernière, cette solution a permis de sauver de nombreuses vies. "NSO Group continuera d'enquêter sur toute allégation de mauvais usage (de Pegasus), et nous prendrons des décisions en fonction des résultats de ces enquêtes. Cela peut aller jusqu'à fermer l'accès de notre système à nos clients … Ce que nous avons déjà fait par le passé de nombreuses fois, et que nous n'hésiterons pas à refaire si nécessaire."