Mort du pompier Martial Morin : dernier hommage, les causes du drame

Mort du pompier Martial Morin : dernier hommage, les causes du drame Ce vendredi 29 juillet, un dernier hommage a été rendu à l'adjudant-chef Martial Morin. Il y a deux jours, les pompiers de la Drôme avaient annoncé son décès après une opération dans les Bouches-du-Rhône.

[Mis à jour le 29 juillet 2022 à 13h33] Ce vendredi 29 juillet 2022, un ultime hommage a été rendu à Martial Morin, pompier volontaire dont la mort avait été annoncée le 25 juillet dernier. En poste à Tain-L'hermitage, l'adjudant-chef était hospitalisé depuis le 15 juillet dernier après une intervention sur un important feu dans les Bouches-du-Rhône. La cérémonie d'hommage s'est déroulée à partir de 11 heures au parc du Chayla de Tain-l'Hermitage. Elle était présidée par la ministre déléguée en charge des Collectivités territoriales, Caroline Cayeux qui n'a pas manqué de rappeler qu'"avec ses proches c'est toute la France qui est en deuil de Pascal Morin". Pour honorer la mémoire de Martial Morin, volontaire pendant 24 ans dans les centres d'incendie et de secours de Chanos-Curson, de Châteauneuf-sur-Isère, du Chatelard et de Tain-l'Hermitage, environ 300 sapeurs-pompiers ont fait le déplacement. L'un de ses amis, Bruno, a témoigné sa tristesse : "C'est un ami je suis très attristé. Je l'ai connu il y a de nombreuses années. J'ai partagé beaucoup de choses avec cet homme engagé généreux. C'est tragique ce qui s'est passé et j'ai du mal à admettre qu'il soit parti. C'était un homme extraordinaire qui nous manque", a ainsi rapporté France 3.

La mort de l'adjudant-chef Martial Morin, membre du service départemental d'incendie et de secours de la Drôme (SDIS 26), a été annoncée mercredi 27 juillet dans un communiqué des pompiers de la Drôme. L'homme de 54 ans est mort lundi 25 juillet, après plusieurs jours d'hospitalisation en soins intensifs à la suite d'un malaise dû à une opération. Il avait été envoyé dans les Bouches-du-Rhône, le 14 juillet, pour lutter contre l'incendie du massif de la Montagnette, sur les communes de Tarascon et de Graveson, près d'Avignon. Après avoir participé à la défense de plusieurs points sensibles, le pompier s'était plaint d'une importante fatigue et d'une forte douleur à la gorge, selon des informations du Dauphiné libéré. Martial Morin, marié et père de deux enfants, était pompier volontaire depuis vingt-quatre ans. Un hommage national lui sera rendu.

Une fois ses douleurs signalées, le pompier a immédiatement été placé sous surveillance, mais son état s'est rapidement dégradé, tandis qu'il a été victime d'un malaise le 15 juillet. Martial Morin a été transporté au centre hospitalier d'Avignon, qui a révélé que le pompier souffrait d'une "infection bactérienne de l'épiglotte", rapporte Le Monde. Après plusieurs jours en soins intensifs, le sapeur-pompier est mort d'un malaise cardiaque, lundi 25 juillet. Sa mort a provoqué la réaction du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui a indiqué, mercredi 27 juillet : "J'apporte tout mon soutien à sa famille, ses proches et ses camarades." Ce même jour, devant le Sénat, la Première ministre, Élisabeth Borne, a, quant à elle, adressé "toutes [ses] condoléances à sa famille et à ses proches" ; de plus, elle a salué "l'engagement de nos pompiers, militaires, agents des forces de l'ordre, agents des collectivités, qui sont nos héros du quotidien".

Qui était Martial Morin, pompier de Tain-l'Hermitage ?

Martial Morin s'est engagé en tant que sapeur-pompier volontaire au centre de Chanos-Curson le 1er juillet 1998, il y a 24 ans. Il y a poursuivi son engagement jusqu'au 1er janvier 2008 où il a rejoint le centre de secours de Châteauneuf-sur-Isère, devenu CIS Le Chatelard. Le 1er juillet 2019, il était devenu adjudant-chef au Centre d'incendie et de secours de Tain-l'Hermitage. Âgé de 54 ans, il était marié et père de deux enfants de 30 et 31 ans, une fille et un fils, qui est également sapeur-pompier volontaire de la Drôme.

"Martial Morin était reconnu pour sa gentillesse, son dévouement et son engagement sans faille au sein des sapeurs-pompiers", indique le site de La Tribune. Depuis l'annonce de son décès, de nombreux collègues ont rendu hommage au sapeur-pompier, ainsi que les services départementaux d'incendie et de secours de toute la France, à l'exemple de celui des Alpes-Maritimes ou de celui des Bouches-du-Rhône. De nombreux députés ont aussi rendu hommage au pompier décédé, en rappelant la mission d'intérêt général des soldats du feu, qui sauvent des vies chaque année.

Quelles ont été les circonstances de sa mort ?

Le 14 juillet dernier, l'adjudant-chef Morin était parti en mission dans le département voisin des Bouches-du-Rhône et était intervenu avec d'autres soldats du feu sur "La Montagnette", sur les communes de Tarascon et Graveson, à quelques kilomètres d'Avignon. Le lendemain, il s'est engagé sur une colonne de défense qui intervenait en renfort sur le feu de "La Montagnette" sur les communes de Tarascon et Graveson. Il était alors "responsable du camion de Tain dans cette colonne", a expliqué le Contrôleur Général Amadeï.

Si l'intervention s'était bien déroulée, le soir-même, Martial Morin avait manifesté des maux de gorge auprès de l'infirmier. "Celui-ci lui demande alors de rester au repos, son groupe repart sans lui sur l'intervention. Une heure plus tard, il présente des difficultés respiratoires, l'infirmier l'amène au centre de commandement pour qu'il puisse voir un médecin. Celui-ci décide de l'envoyer vers l'hôpital d'Avignon. En arrivant à l'hôpital, il fait un arrêt cardiaque. Il est immédiatement pris en charge et mis sous sédation et sous assistance respiratoire", a relaté le contrôleur général. 

Les médecins ont ensuite tenté à trois reprises de le réveiller, sans succès. Les analyses pratiquées permettent de conclure à une inflammation de l'épiglotte, une glande dans la gorge qui permet de faire la différence entre l'air et la nourriture. L'inflammation dont il a été victime a entraîné une insuffisance d'oxygénation du cerveau. Le dernier examen neurologique montre des séquelles irréversibles, avant que le décès de Martial Morin ne soit constaté le 25 juillet à l'hôpital d'Avignon.

Les hommages à l'adjudant-chef décédé

Pour rendre hommage à cet homme sapeur-pompier volontaire depuis déjà 24 ans, le Service départemental d'incendie et de secours de la Drôme, ses amis et collègues du centre de secours de Tain l'Hermitage ont décidé d'une cérémonie vendredi 29 juillet à 11 heures, parc du Chayla à Tain-l'Hermitage, avant la cérémonie familiale. Un hommage national devrait également lui être rendu, avec la présence d'un membre du gouvernement. La cheffe du gouvernement a tenu à prononcer quelques mots en hommage à Martial Morin lors des questions au gouvernement par le Sénat : "Je voudrais lui rendre hommage, adresser toutes mes condoléances à ses amis et ses proches, et saluer une nouvelle fois l'engagement de nos pompiers, militaires, forces de l'ordre, agents des collectivités, qui sont nos héros du quotidien", a-t-elle déclaré. Des applaudissements ont résonné dans l'hémicycle.

Pour sa part, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin avait exprimé ses condoléances et son soutien à "sa famille, ses proches et ses camarades". D'autres personnalités politiques ont par ailleurs exprimé leur tristesse à l'annonce du décès. Le député LR des Alpes-Maritimes Eric Ciotti a notamment écrit sur son compte Twitter : "J'apprends avec une immense tristesse, le décès de l'adjudant-chef Martial Morin, sapeur-pompier de la Drôme. Il est mort en luttant contre les flammes à Tarascon. Pensées pour sa famille, ses proches et ses frères d'armes".