Dahbia B. : la suspecte du meurtre de Lola décrite par ses proches

Dahbia B. : la suspecte du meurtre de Lola décrite par ses proches Dahbia B. est au cœur de l'enquête du meurtre Lola. Les éléments découverts par les enquêteurs sur la principale suspecte dans cette affaire révèlent une personnalité énigmatique et troublante.

[Mis à jour le 21 octobre 2022 à 23h21] Le profil psychologique de la meurtrière présumée de Lola, Dahbia B. reste une énigme pour les enquêteurs. Une semaine après le drame, des photos et des vidéos de la principale suspecte dans l'effroyable meurtre de l'adolescente ont été diffusées sur les réseaux sociaux la montrant avec des filtres et des codes très utilisés par les utilisateurs des applications comme TikTok ou Snapchat. Si elle apparaît très maquillée, ces images tranchent avec les premiers éléments de l'enquête concernant son profil. Mise en examen à l'issue de sa garde à vue pour "meurtre" et "viol avec acte de torture et de barbarie" sur mineure de moins de 15 ans., cette Algérienne de 24 ans est depuis en détention provisoire.

Les révélations de ses proches émergent depuis quelques jours, laissent penser que, psychologiquement, elle n'aurait pas supporté la mort récente de sa mère des suites d'un cancer en 2020. Lors de révélations au Parisien, publiées jeudi 20 octobre 2022, un proche de la famille de la jeune femme de 24 ans a dévoilé que la suspecte "était comme perdue. Elle n'était pas en forme, ça se sentait". Il a révélé sentir son mal-être lors de l'évocation de sa mère. Témoignage appuyé par celui d'un voisin ayant vécu près de la mère et ses filles lorsqu'elles vivaient à Bry-sur-Marne, commune du Val-de-Marne. Il dit avoir décelé le même changement de comportement chez la jeune femme après le décès de sa mère : "ce n'était plus pareil", décrit-il. Ce voisin fait référence à de vives disputes entre les sœurs qu'il aurait entendues et a déclaré, catégorique, "que la jeune femme a pété les plombs à la mort de sa mère."

Un cousin proche de la famille a révélé au quotidien que Dahbia B. avait souffert lors de son enfance vivant dans la précarité. Lors de ses rencontres avec la jeune femme il la trouvait "aimable, calme et timide". Des caractéristiques qu'un ancien camarade de classe a nié, la décrivant comme une personne "pas vraiment gentille ", et" arrogante " se moquant souvent du physique de certaines filles du collège. 

Qui est Dahbia B la principale suspecte du meurtre de Lola ? 

Selon les enquêteurs, Dahbia B est née en Algérie en 1998 et est arrivée en France en 2016 via un visa étudiant. Elle était depuis sans travail, et sans domicile fixe. Selon BFMTV, son titre de séjour était arrivé à terme, la jeune femme avait d'ailleurs été contrôlée par la police des frontières, alors qu'elle comptait prendre un avion cet été. La jeune femme s'était alors vue remettre une obligation de quitter le territoire (OQTF) le 21 août. La femme de 24 ans vivait chez l'une de ses connaissances dans le Val-de-Marne mais venait souvent voir sa sœur qui vivait dans le même immeuble que la famille de Lola.

Selon Le Parisien, les enquêteurs ont rapidement identifié des troubles psychiatriques chez elle, mais seule une expertise pourra poser un diagnostic sur la nature d'une potentielle maladie. Autre élément rapporté par BFMTV : la suspecte de 24 ans était connue des services de police et de justice, pour des faits de violences conjugales dont elle a été victime en 2018. Dans la déposition qu'elle a faite auprès des enquêteurs de police judiciaire, la mise en cause a rapidement évoqué son passé. "Moi aussi je me suis fait violer et j'ai vu mes parents mourir devant moi", a-t-elle dit à la police qui lui montrait une photo du corps de Lola, selon Europe 1. Lors d'un interrogatoire, elle a assuré avoir violé l'enfant, l'avoir brutalisé, avoir scotché son visage. L'enfant est décédée, selon les expertises médicales, d'asphyxie. Quelques heures après cette déclaration, Dahbia B. est revenue sur sa déposition, affirmant qu'elle était incapable de tuer une adolescente.

Dahbia B, instable psychologiquement ? 

Selon un témoignage recueilli par BFMTV, un ancien compagnon de l'inculpée a qualifié Dahbia B, comme étant perturbée mentalement. L'homme qui a assuré avoir été son petit ami a déclaré avoir vu la ressortissante algérienne pour la dernière fois il y a une dizaine de jours. Selon lui, lors de cette dernière réunion "elle avait un peu perdu la boule" précisant qu'elle "parlait toute seule, elle parlait entre ses lèvres…" Il a ajouté qu'à la question 'qu'est ce que tu dis ?' Dahbia B répondait "rien, rien, c'est entre moi et moi". Autre élément troublant de ce témoignage, selon son son ancien compagnon l'inculpée "déraillait par rapport à la religion." Lors de leur dernière rencontre elle lui aurait dit : "Je vais aller faire la croix, je vais être chrétienne, je vais aller à l'église". En lui demandant pourquoi, elle a répondu : "C'est parce que j'en ai marre, c'est bon, ma mère est morte, mon père est mort".

Le Dr Jean-Pierre Bouchard, criminologue et psychologue a été interrogé lors du journal de 20h de TF1 le 18 octobre ; selon lui une telle violence émanant d'une femme est "très rare". Il a ajouté que "voir une femme, qu'elle soit jeune ou plus âgée, être accusée d'une telle cruauté, notamment d'homicide d'enfant de cet âge-là" est très peu commun. Un avis complété par le psychiatre Samuel Lepaster interrogé par CNEWS sur le profil psychologique de la jeune femme. Pour le spécialiste, la jeune femme "n'est pas ni une sociopathe, ni une psychopathe" mais pencherait sur la schizophrénie. 

Lors des interrogatoires menés par la police après sa mise en examen le 17 octobre 2022 pour "meurtre sur mineur de 15 ans accompagné de tortures ou actes de barbarie", elle aurait déclaré à la police, après examen des photos du corps de Lola : "Ça ne me fait ni chaud ni froid". Dans des documents qu'a pu consulter l'AFP, après avoir avoué puis s'être rétractée, la suspecte aurait déclaré "avoir raconté un rêve et non la réalité", ajoutant dans des propos confus qu'elle s'était défendue "face à une agression au couteau tout en indiquant s'être battue contre un fantôme". Sa sœur aînée a même raconté que sa cadette avait eu "des réveils nocturnes le mois passé au cours desquels elle tenait des propos incohérents" a rapporté France 3.

Quelles sont les conditions de détention de Dahbia B ?

L'inculpée a été placée en détention provisoire à la prison de Fresnes, située dans la banlieue sud de Paris. La direction de la prison de Fresnes l'a immédiatement placée à l'isolement a révélé le Parisien. Un membre du personnel de la maison d'arrêt pour femmes a témoigné auprès du média que Dahbia B, "est arrivée en pleine nuit. On l'a laissée dans une pièce quelques heures et au petit matin on l'a installée dans une cellule où elle restera seule." Elle a ensuite été reçue par la directrice de l'établissement sécurisé. 

La source a dévoilé au quotidien qu'elle serait constamment surveillée, tout d'abord pour la protéger d'elle-même "en cas de tentative de suicide". L'isolement est aussi pour la protéger des autres détenues de la prison, "tout va être organisé pour qu'elle ne croise personne" a révélé le membre de la prison. La vigilance est également de mise vis-à-vis des surveillantes de l'établissement pénitentiaire. Le révélateur a en effet précisé au quotidien parisien, ces mesures préventives, "beaucoup de collègues sont aussi des mères de famille choquées par ce qu'il s'est passé". Ainsi le personnel sera "trié sur le volet" pour éviter toute attaque.