Prise d'otages à Quinçay : quel est le profil de l'agresseur ?

Prise d'otages à Quinçay : quel est le profil de l'agresseur ? La prise d'otages qui s'est déroulée ce lundi 24 avril à Quinçay, dans la Vienne, s'est conclue dans l'après-midi. Si aucune victime n'est à déplorer, la tension a tout de même été palpable pendant plusieurs heures. Que s'est-il passé ? Que sait-on du preneur d'otages ? Des raisons de son geste ? Le point sur les faits.

[Mise à jour le 24 avril à 21h43] Prise d'otages à Quinçay. La petite commune de 2 000 habitants a connu une journée particulièrement mouvementée ce lundi 24 avril 2023. Un homme de 58 ans a pris en otages son ex-compagne de 44 ans ainsi que leur fils et deux de ses amis, un jeune homme et une jeune femme, tous trois âgés d'une vingtaine d'années. Récemment sorti de prison, le forcené était venu, selon les informations de France Bleu Poitou, pour "se venger". La piste terroriste avait rapidement été écartée, un cadre de violences intra-familiales ayant été établi de longue date.

Le forcené de Quinçay, bien connu des gendarmes

Le preneur d'otages, décrit comme "potentiellement violent", était bien connu des services de gendarmerie qui se sont rapidement mobilisés après avoir reçu, dans la matinée de ce lundi, des coups de fil jugés "inquiétants", a fait savoir le général Arnaud Girault, commandant du groupement de la gendarmerie départementale de la Vienne, dont Femme Actuelle se fait l'écho. Très vite, une équipe du GIGN a donc été dépêchée sur place.

Quelque 80 gendarmes, parmi lesquels une trentaine faisait partie du GIGN, ont été mobilisés pour l'occasion. Le forcené a finalement été interpellé peu après 16 heures, relate France Bleu Poitou, qui précise qu'il se serait fait mordre par un chien lors de l'opération. Placé en garde à vue, le père de famille est désormais accusé de séquestration sans libération volontaire avant le septième jour, mais aussi mis en cause pour violences volontaires aggravées. Deux facteurs sont évoqués, le fait que son ex-compagne était visée, mais aussi l'utilisation d'une arme. "Il s'agit de faits de nature criminelle", a de son côté insisté le procureur de la République de Poitiers.

Le preneur d'otages, venu "se venger" ?

Condamné pour des violences intra-familiales par le passé, le père de famille était sorti de prison en décembre 2022, trois mois avant la fin de sa peine, sous le régime de la semi-liberté, a fait savoir le procureur de Poitiers. Celui qui aura tout de même réussi à blesser son ex-compagne, en lui donnant un "léger" coup de couteau ce lundi matin sur la cuisse, avait officiellement interdiction de séjourner dans le département de la Vienne. 

Selon France Bleu Poitou, qui décrit le passé de l'homme, ce dernier s'était évadé de prison en 2017, à l'occasion d'une mission accordée par l'administration pénitentiaire sur la voie publique. Il avait alors trouvé refuge chez son ex-campagne. Durant plusieurs années, il avait élu domicile dans une planque aménagée dans la cuisine de celle-ci, détaille Femme Actuelle. Finalement retrouvé en 2020, l'homme était retourné derrière les barreaux et avait été condamné pour son évasion. France Bleu Poitou affirme que ce lundi 24 avril, l'individu se serait rendu au domicile de son ex-compagne, avec qui il a eu sept enfants, pour "se venger".

Les gendarmes déjà avertis de son retour, une interpellation était programmée

Le procureur de la République de Poitiers a fait savoir ce lundi que le retour du forcené dans le département de la Vienne était connu des forces de l'ordre. Depuis plusieurs jours, l'individu avait pris l'initiative de se rendre au domicile de son ex-compagne, prétextant son désir de voir l'un de leurs enfants, handicapé. Mais les choses auraient déjà dérapé vendredi. Son ex-femme aurait reçu des menaces de sa part. Le parquet aurait alors été alerté. Selon le procureur, l'homme devait prochainement être interpellé, mais la prise d'otages a finalement précipité les choses.

Pour rappel, un centre de commandement avait été installé dans un gymnase du Creps de Boivre, situé non loin du lieu de la prise d'otages ce lundi. Ce n'est en effet qu'à deux kilomètres de là que la prise d'otages a eu lieu, au lieu-dit "La Courtille".