Disparition de Lina : la plainte pour viol "a été mal traitée" selon l'avocat de la famille

Disparition de Lina : la plainte pour viol "a été mal traitée" selon l'avocat de la famille La mère de Lina, l'ado de 15 ans disparue en Alsace le 23 septembre, et son avocat saluent le travail des enquêteurs pour retrouver la jeune fille, mais regrettent qu'une plainte pour viol déposée par Lina n'ait pas été mieux traitée. 

Fanny Groll n'a pas eu de nouvelles de sa fille, Lina, depuis le 23 septembre. "Je voudrais savoir, comprendre", a déclaré la mère à la presse ce vendredi 2 février à Strasbourg. La jeune fille de 15 ans a disparu après avoir quitté son domicile à Plaine (Bas-Rhin), pour se rendre à la gare de Saint-Blaise-la-Roche, située environ trois kilomètres plus loin. Une information judiciaire "contre X" a été ouverte pour "enlèvement et séquestration non suivie d'une libération volontaire de plus de sept jours". Mais malgré les importants moyens de recherche déployés, l'enquête avance doucement, les dernières communications du parquet remonte à octobre 2023 et aucune piste n'était écartée ni privilégiée.

Une plainte pour viol "mal traitée"

Lors de la conférence de presse de ce vendredi, l'avocat de Fanny Groll, Me Airoldi, a dit regretter que depuis la désignation de deux juges d'instruction, "il n'y a plus rien dans le dossier". Il a également pointé du doigt le traitement qu'il juge mauvais d'une plainte pour "viol en réunion" déposée par Lina deux ans avant sa disparition. "Je ne comprends pas la façon dont ce dossier a été traité par le parquet de Salerne", a-t-il affirmé avant de demander "des explications" sur le classement sans suite de la plainte. Fin janvier, le parquet de Saverne a annoncé avoir procédé à une "nouvelle étude juridique" de la plainte. Selon le quotidien Dernières Nouvelles d'Alsace, deux hommes avaient reconnu les relations sexuelles en affirmant qu'il s'agissait de rapports consentis.

Cependant, "dès l'ouverture de l'enquête en disparition inquiétante de Lina, ces informations ont été immédiatement communiquées et exploitées par les enquêteurs", avait assuré la procureure de Saverne, Aline Clérot, comme le rappelle France Info. Les deux jeunes hommes ont d'ailleurs été mis hors de cause dans la disparition de Lina, affirme le média. La mère de Lina, Fanny Groll, a annoncé qu'elle se constituerait partie civile pour permettre le réexamen du dossier par le parquet de Saverne. Elle estime que la justice n'a pas assez "protégé" sa fille.

Un jeune homme de 20 ans recherché

L'avocat a néanmoins tenu à saluer "le travail de longue haleine des enquêteurs", "je n'ai rien à redire sur l'enquête en elle-même". Juste avant la prise de parole de la mère et de son avocat, BFMTV annonçait que les investigations ont été relancées après un nouveau signalement. Les enquêteurs sont désormais à la recherche de témoignages au sujet d'un homme de 20 ans. "Pouvez-vous demander à votre fille si (...) elle a déjà discuté, rencontré un homme d'environ 20 ans, dans une aire de jeux, courant septembre 2023", ont-ils demandé par mail aux parents de toute collégienne "ayant au moins débuté son année scolaire au sein du collège Frison-Roche" où était scolarisée Lina.

Cet homme aurait été vu en train de rôder autour d'une aire de jeux située à Saulxures, à quatre kilomètres de la route sur laquelle le téléphone de Lina a borné pour la dernière fois, révèle La Dépêche. Le témoignage d'une amie de la jeune fille disparue fait par ailleurs référence à un homme qui les aurait suivies à deux reprises, huit jours avant la disparition Lina. "Il a ouvert la portière, il a mis un pied dehors et il a observé ma fille, qui était au téléphone. Il la regardait et elle, elle faisait semblant de parler jusqu'à ce qu'il reparte en voiture", avait raconté la mère de cette adolescente.

Cette conférence de presse est un appel lancé par la mère de Lina et son avocat qui espèrent que des personnes avec "des informations censées et concrètes" puissent se manifester et faire avancer l'enquête. Alors que Fanny Groll, avait exprimé sa "frustration" de ne pas être davantage tenue au courant de l'enquête,  l'avocat a indiqué qu'un "retour partiel" doit être donné par les juges à la famille d'ici la mi-mars.