Pédocriminalité : un réseau démantelé, leurs pratiques d'extorsion et d'abus mises au jour

Pédocriminalité : un réseau démantelé, leurs pratiques d'extorsion et d'abus mises au jour Un groupe de pédocriminels a été démantelé par les forces de l'ordre françaises. L'affaire est très conséquente : plus de 120 victimes, près d'un million de contenus illégaux et six interpellations.

Depuis plusieurs mois, la section de recherches d'Orléans enquêtait sur ce groupe pédocriminel. Courant 2022 déjà, dans le cadre d'une surveillance régulière des groupes présents sur les réseaux sociaux, des gendarmes avaient repéré plusieurs internautes qui discutaient en français. Des photos d'enfants en maillot de bain ou en train de danser ont par exemple été découvertes, "des contenus dérangeants qui peuvent constituer un faisceau d'indices", comme l'a commenté un enquêteur selon BFMTV. Néanmoins, de tels partages restaient encore légaux.

Par la suite, un des membres de ces groupes a lancé des invitations pour échanger dans une messagerie russe chiffrée nommée ICQ. C'est sur cette plateforme que des contenus pédopornographiques ont commencé à circuler. Les enquêteurs ont alors réussi à intégrer ce groupe pour découvrir les photos et vidéos échangées. Ils comprennent alors rapidement comment les participants s'y prennent : ils créent eux-mêmes leurs contenus notamment en se faisant passer pour des adolescents sur les réseaux sociaux.

"Dans le cadre de ces liens, ces hommes arrivent à récupérer une photo de ces adolescents. Si le lien affectif se casse, ils utilisent cette photo pour faire du sextorsion et obtenir d'autres contenus", a ajouté l'enquêteur. Certains auraient même simulé des tentatives de suicide pour pousser l'enfant ou l'adolescent à envoyer des images. Certains jeunes auraient même été victimes d'agressions sexuelles pour produire du contenu.

Des analyses encore en cours

Au total, 930 000 contenus pédopornographiques ont été retrouvés sur du matériel informatique. De plus, 120 victimes francophones ont été répertoriées dont 22 françaises. Selon France Inter, elles sont âgées de 3 à 15 ans. Depuis avril 2023, les interpellations se sont alors enchainées. A ce jour, six hommes ont déjà été arrêtés, dont le dernier début février, dans le cadre de cette affaire. Ils ont entre 36 et 61 ans, certains sont pères de famille et plusieurs d'entre eux étaient déjà connus pour des faits similaires. L'un des interpellés est l'administrateur du groupe sur la messagerie russe. 

Selon la gendarmerie nationale pour l'AFP, certains ont été mis en examen pour viols sur mineur de moins de 15 ans et recours à la prostitution des mineurs. Ceci étant, l'enquête continue, les enquêteurs craignant qu'il y ait d'autres victimes. Ainsi, des contenus sont encore en cours d'analyse.