Attaque d'une synagogue à Rouen : qui est l'assaillant abattu par la police ?

Attaque d'une synagogue à Rouen : qui est l'assaillant abattu par la police ? Après avoir voulu mettre le feu à la synagogue de Rouen, ce vendredi 17 mai, un homme, muni d'un couteau, a été abattu par la police. Il n'était pas connu de la police, mais figurait au fichier des personnes recherchées.

Youssef C., 24 ans, sans domicile fixe et Algérien. Telle est l'identité de l'individu qui a tenté d'incendier la synagogue de Rouen ce vendredi 17 mai 2024, révèle Le Parisien. Après avoir menacé un policier venu l'interpeller, le jeune homme a été abattu. Gérald Darmanin a précisé que le suspect décédé n'était "ni connu des services de police, ni des services de justice" et qu'il n'était "pas fiché S".

L'individu avait formulé un demande de "titre de séjour pour étranger malade" auprès de la préfecture de Rouen en 2022, mais la requête avait été rejetée après la consultation d'un médecin, a ajouté le ministre de l'Intérieur lors de son déplacement sur place. Le suspect faisait depuis un l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) depuis un an, mais cette dernière n'avait pas été exécutée car l'individu avait engagé un recours devant les juridictions administratives, rapporte l'AFP. Le recours ayant été débouté en janvier 2024, l'homme était depuis "inscrit au fichier des personnes recherchées". On ignore toujours à ce stade de l'enquête l'état de santé et les éventuels antécédents psychiatriques de Youssef C. La raison pour laquelle il avait demandé un "titre de séjour pour étranger malade" n'a également pas été précisée.

L'homme armé et menaçant face aux policiers

Les caméras de surveillance de la ville et de la synagogue, située en plein centre, ont permis à la police d'identifier les faits. Sur les images qui montrent une partie du toit de l'édifice, on peut voir le suspect qui "brandit une barre de fer dans une main, et un couteau dans l'autre", a précisé le procureur de la République de Rouen, Frédéric Teillet, lors d'un point presse ce vendredi midi. Interpellé par les forces de l'ordre, l'individu "invective les policiers" puis "jette la barre de fer vers les policiers, saute du toit et se dirige en courant vers un policier, le menaçant d'un couteau", toujours selon le magistrat.

Plus tôt dans la matinée, le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, relatait un récit similaire à propos du déroulé des faits au micro de France Bleu Normandie. Il ajoutait toutefois que l''homme avait été vu en train de "jeter un élément incendiaire, ce qu'on pourrait appeler un cocktail Molotov" vers la synagogue.

Face à la menace, l'un des policiers a reculé de plusieurs mètres et a "braqué son arme contre l'agresseur" en faisant plusieurs sommations, selon le magistrat. Les mises en garde ne dissuadant pas le suspect, le policier a fait feu "à cinq reprises, touchant l'homme quatre fois". L'homme est décédé sur place de la suite de ses blessures, malgré les soins prodigués par les pompiers. Le policier auteur des coups de feu, un agent de 25 ans, selon Gérald Darmanin, a été placé en garde à vue, comme le veut la procédure.

Mais selon les premières images vues par le magistrat, le fonctionnaire "a fait usage de son arme dans les conditions permises" et sa garde à vue devait être "levée à la fin de son audition". Au Parisien, un membre du syndicat Alliance de la police nationale confirme que "la légitime défense semble établie". Et de renchérir : "Le collègue a certainement évité un périple meurtrier de l'individu."

L'agent de police a également été salué par le ministre de l'Intérieur pour "son courage et son professionnalisme" : "Il a fait usage de son arme administrative, je veux dire qu'il a eu raison de le faire." Gérald Darmanin a par ailleurs fait savoir son intention de le décorer, relève Le Parisien.

La piste terroriste envisagée ? Les motivations de l'assaillant restent floues

Si l'attaque est jugée "profondément antisémite" par le maire de Rouen et le ministre de l'Intérieur, à ce stade, deux enquêtes pour "incendie volontaire" visant un lieu de culte et pour "violences volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique" ont été ouvertes et confiées à la direction générale de la police nationale. Le Parquet national antiterroriste (PNAT) ne s'en est pas saisies. 

Selon les dernières informations du Parisien, les motivations de l'assaillant seraient toujours floues et aucune lettre ou vidéo de revendication n'a été retrouvée pour l'heure. Pour qualifier les actes de terrorisme, le PNAT analyse plusieurs critères, dont le profil de l'auteur, ses motivations, son imprégnation idéologique, ses éventuelles fragilités psychologiques et, enfin, l'existence ou non d'une revendication visant à associer son passage à l'acte à une idéologique ou à un groupe terroriste, explique Le Monde.