Ismaël Haniyeh : qui était le chef du Hamas tué à Téhéran ? Ce que l'on sait de sa mort

Ismaël Haniyeh : qui était le chef du Hamas tué à Téhéran ? Ce que l'on sait de sa mort Alors qu'il était en Iran pour l'investiture du nouveau président, le chef du Hamas Ismaël Haniyeh a été tué par une frappe israélienne ce mercredi 31 juillet, dans un raid mené contre sa résidence à Téhéran.

Le chef du mouvement islamiste palestinien Hamas, Ismaël Haniyeh, a été tué ce mercredi 31 juillet, vers 2 heures du matin, à Téhéran en Iran, dans une frappe imputée à Israël. Depuis l'attaque terroriste du 7 octobre 2023, il était devenu la cible numéro un de Jérusalem. "La résidence d'Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique de la résistance islamique du Hamas, a été touchée à Téhéran, et en conséquence de cet incident, lui et l'un de ses gardes du corps sont morts en martyrs", indique ce matin le corps des Gardiens de la révolution, l'armée idéologique de la République islamique iranienne dans un communiqué sur Sepah.

Une information confirmée par le Hamas : "Notre frère, le dirigeant, le moudjahid Ismaïl Haniyeh, le chef du mouvement, est mort dans un raid sioniste contre son quartier général à Téhéran après sa participation à l'investiture du nouveau président" iranien. En effet, Ismaël Hanyeih était présent dans la capitale iranienne pour l'intronisation du nouveau président Massoud Pezeshkian. Le mouvement islamiste palestinien affirme que cet acte "ne resterait pas impuni". L'Iran a annoncé ouvrir une enquête dont les résultats seront annoncés dans la journée. 

Ismaïl Haniyeh intègre le Hamas en 2009

Ismaïl Haniyeh débute des activités de militantisme dans la branche estudiantine des Frères musulmans à l'Université islamique de Gaza, avant de devenir membre de l'union des étudiants de l'Université islamique en 1983 et 1984. Dès 2009, il intègre le Hamas alors qu'éclate la première Intifada, qui durera jusqu'en 1993. Il est alors emprisonné à plusieurs reprises par Israël et expulsé pendant 6 mois au sud du Liban.

C'est en 2006 que le grand public le découvre réellement, alors qu'il devient Premier ministre de l'Autorité palestinienne, après une victoire plutôt inattendue de son parti aux élections législatives. Un temps à la tête d'un gouvernement d'union, une guerre civile éclate en 2007 entre le Hamas et l'Autorité palestinienne. Défait aux élections législatives suivantes, le mouvement islamiste palestinien prend alors le pouvoir dans la bande de Gaza après de violents affrontements, sous la direction d'Ismaïl Haniyeh. La cohabitation avec le Fatah du président Mahmoud Abbas fut de courte durée. Le Hamas n'a pas hésité à l'expulser de la bande de Gaza, dès 2007. Dix ans plus tard, en 2017, Ismaïl Haniyeh est élu chef du bureau politique du Hamas. Il vivait depuis cette date en exil entre le Qatar et la Turquie, jusqu'à ses derniers jours.

Le Hamas reste dirigé par sa branche militaire

Si la mort d'Ismaïl Haniyeh constitue un immense coup dur pour le Hamas, il est difficile d'imaginer le mouvement renoncer. Par le passé, le mouvement islamiste palestinien a montré qu'il était capable de se relever après la mort d'un dirigeant, comme avec celle du cheikh Yassine. De plus, le Hamas n'est pas dirigé par sa branche politique, mais bien par sa branche militaire. De fait, les principales têtes pensantes de l'organisation, cachées sous terre dans des tunnels à Gaza sont, elles, toujours en vie. On pense par exemple à Mohamed Deif ou Yahya Sinouar. Si Israël a indéniablement envoyé un message en se débarrassant d'Ismaïl Haniyeh, les représailles pourraient être au moins aussi sanglantes.

Côté mollahs iraniens, cet évènement est vécu comme une véritable humiliation. Les iraniens peuvent légitimement se questionner sur leur propre sécurité, alors que leurs instances suprêmes sont elles menacées. La mort du chef du Hamas pourrait désormais entraîner une réaction rapide et vive de la part de Téhéran et de ses alliés régionaux. Pour rappel, quelques heures avant l'annonce du décès d'Hanyieh, un chef important du Hezbollah a également été tué dans une frappe israélienne, à Beyrouth. L'escalade ne semble donc pas prête de s'arrêter.