Ces messages haineux envoyés à la veuve du gendarme Eric Comyn sont désormais au centre d'une enquête
Depuis son discours tenu lors de l'hommage à son mari, la veuve d'Eric Comyn, le gendarme tué par un chauffard lors d'un contrôle routier, fait face à des messages injurieux de la part d'anonymes sur les réseaux sociaux.
Une semaine après l'hommage militaire rendu à son époux, Eric Comyn, gendarme tué à Mougin par un automobiliste après un refus de contrôle routier, Harmonie Comyn est la cible de propos haineux sur les réseaux sociaux qui ont conduit à l'ouverture d'une enquête pour cyberharcèlement.
Mercredi 28 août, deux jours après le décès tragique de son mari, la veuve du gendarme avait tenu des propos qui résonnent encore dans les esprits. "Je l'affirme haut et fort, la France à tué mon mari ! [...] La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance", avait déclaré Harmonie Comyn, lors d'une cérémonie dans la commune de Mandelieu-La Napoule où était en poste le gendarme. "Attention, je ne parle pas d'étrangers, mais de récidivistes", avait-elle ajouté.
Le 26 août, un chauffard d'origine cap-verdienne, avait fauché Eric Comyn en tentant de se soustraire à un contrôle routier, le gendarme était finalement décédé des suites de ses blessures. L'homme de 39 ans conduisait encore malgré plusieurs interpellations pour conduite en état d'ivresse ou sous l'emprise de stupéfiant, et une dizaine de condamnations à son dossier judiciaire. Le cri du cœur de la veuve du gendarme, adressé à chacun, avait tout de suite fait réagir sur les réseaux sociaux. Les internautes la ciblaient surtout à cause d'une phrase : "1981 n'aurait jamais dû exister", en référence à la date de l'abolition de la peine de mort.
Des messages d'une violence inouïe
Depuis Harmonie Comyn subit les foudres de nombreux internautes, qui sous couvert d'anonymat, se livrent à des "messages abjects" envers la mère de famille. Sur les réseaux sociaux, les propos injurieux et haineux se multiplient. Des phrases comme : "J'espère qu'elle meurt aussi cette truie", "Aucune pitié qu'elle le rejoigne...", sont postées sous les vidéos de son discours. Certains la traitent de fasciste et martèlent le message "ACAB" de l'américain "All Cops Are Bastards", "Tous les policiers sont des bâtards".
Face à cela, la justice a été saisie et une enquête pour cyberharcèlement a été ouverte. Lundi, en marge d'une cérémonie d'hommage organisée pour le gendarme, en présence du ministre démissionnaire de l'Intérieur Gérald Darmanin, le procureur général de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, Franck Rastoul, a indiqué qu'il "veillerait à ce que certains propos odieux, inadmissibles, tenus en marge de ce drame, soient sanctionnés dans toute la mesure de l'identification de leurs auteurs". "La liberté d'expression n'est pas un motif d'impunité judiciaire sur les réseaux sociaux" et "ne peut être le faux nez de la commission d'infractions, de la propagation de la haine des institutions et de ceux qui les servent ou de leurs proches", a-t-il ajouté.