Poitiers : comment les noms de leaders du Hamas ont remplacé ceux de certaines rues
Les noms de certaines rues du centre-ville de Poitiers ont été recouverts par ceux de militants palestiniens... Et de leaders du Hamas, ce jeudi 24 octobre. Une découverte prise très au sérieux par la préfecture de la Vienne qui a saisi le procureur de la République de Poitiers pour "apologie du terrorisme", en application de l'article 40 du code de procédure pénale.
Cette action a été relayée sur les réseaux sociaux et notamment sur X (anciennement Twitter) par le Mouvement Jeunes Communistes de France 86 (MJCF). Intitulée "Les rues de la résistance", elle a suscité de "vives réactions", selon la préfecture. Parmi les noms figurant sur les collages, apparaissait notamment celui d'Ahmed Yassine, fondateur du Hamas, comme le précise le préfet de la Vienne sur X. Si les jeunes communistes du département reconnaissent une action de collage, ils affirment en revanche ne pas avoir été au courant de ce cas précis (concernant le nom d'Ahmed Yassine) : "Nous n'en savions rien au moment de relayer cette action", affirme le MJCF.
"Remplacer des noms de rues par des noms de résistants palestiniens"
"Ce collage consistait à remplacer des noms de rues du centre-ville de Poitiers par des noms de résistant·es Palestinien.nes, à l'occasion notamment de la manifestation nationale à Lannemezan pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah ce samedi 26 octobre", indique le MJCF86 dans un communiqué. Les jeunes communistes de France affirment n'avoir "jamais soutenu les exactions du Hamas et cette action n'y fait pas exception".
Le MJCF86 n'a jamais soutenu les exactions du Hamas.
— Jeunes Communistes 86 (@_MJCF86) October 24, 2024
Nous nous tenons aux côtés des peuples colonisés et de toutes celles et ceux qui subissent des bombardements. https://t.co/BVLxcKaClU pic.twitter.com/ngWKAWfVHz
Parmi les noms collés, se trouvaient Georges Ibrahim Abdallah, "prisonnier politique emprisonné en France depuis plus de quarante ans, Nayef Hawatmeh, fondateur du Front démocratique pour la Libération de la Palestine, Yaser Arafat, fondateur du Fatah et ancien président de l'autorité palestinienne", peut-on lire dans le communiqué du MJCF86. Pour rappel, Georges Ibrahim Abdallah a été condamné en France à la perpétuité en 1897 pour complicité d'assassinat de diplomates américain et israélien.
La décision de la préfecture de la Vienne de rapidement saisir la justice n'a visiblement pas été accueillie de la meilleure des manière par le Mouvement Jeunes Communistes de France. Ces derniers estiment "qu'en saisissant le procureur de la République à peine une demi-heure après ladite publication (…) la préfecture de la Vienne continue sa politique du deux poids deux mesures : un soutien indéfectible à Israël et une répression constante des militant⋅es engagé⋅es pour la libération des Palestinien⋅es".