Dominique Pélicot donne finalement son explication pour les viols de sa femme
Pour la 48e journée d'audience, le principal accusé dans l'affaire des viols de Mazan a été invité à s'exprimer une dernière fois avant que ne soient définitivement clôturés les débats. Si Dominique Pélicot a eu un mot pour ses enfants, confiant avoir pu "mesurer les dégâts d'anéantissement, et […] le regrette[r] amèrement", alors que ce procès était la première fois qu'il revoyait David, Caroline et Florian depuis quatre ans et le début de l'affaire, celui qui est accusé d'avoir drogué et orchestré le viol de sa femme par des hommes recrutés sur Internet pendant une décennie a assuré n'avoir "jamais touché ni à [s]es enfants, ni à [s]es petits-enfants". Durant ce procès, il a en effet été question de photos de sa fille retrouvées dans ses affaires ou encore de proposition, faite à l'un de ses petits-fils, de "jouer au docteur".
Mais ce mardi 19 novembre, Dominique Pélicot a surtout essayé d'apporter à la cour et à ses proches un début d'explications. Comment un père de famille et mari décrit comme irréprochable a-t-il pu commettre de tels faits ? Une partie de l'explication se trouverait dans son passé, a-t-il avancé. Dominique Pélicot a ainsi révélé avoir lui-même subi un viol lorsqu'il était enfant. Un infirmier aurait abusé de lui alors qu'il séjournait à l'hôpital. "Quand j'avais 9 ans, je ne me suis pas rendu compte de ce que c'était", a-t-il déclaré, la voix tremblotante.
"C'était mon fantasme, égoïste, sans la faire souffrir"
Après cela, il affirme avoir également été contraint, à l'âge de 14 ans, à participer à un viol tandis qu'il travaillait sur un chantier. "Quand on vous met la tête dans le sexe d'une femme comme ça et qu'on vous fait assister à un viol d'une femme avec quatre personnes, dont un dans la bouche et un dans le vagin…", a-t-il détaillé, comme le relaie Le Figaro, poursuivant : "Bien sûr, ça n'excuse pas… Mais si je suis arrivé à faire ce que j'ai fait avec des personnes qui ont volontairement accepté, c'est peut-être à cause de ça."
"Ça a créé une fissure", a-t-il encore constaté, rapporte de son côté BFMTV. Et Dominique Pélicot d'ajouter : "Je pense que cette fissure que j'ai gardée […] se rapproche de ça, de ce que j'ai vécu à 14 ans. Le fantasme que j'ai fait revivre indélicatement se rapproche de ça."
Devant la cour, le prévenu a confié avoir connu "deux dieux" : sa mère et son ex-épouse, Gisèle Pélicot. Alors qu'il a souvent été fait allusion durant le procès au fait qu'il considérait sa femme comme une "sainte", Dominique Pélicot s'est expliqué : "Je parlais d'une sainte car elle a toujours été égale à elle-même, bienfaisante." Alors pourquoi l'avoir droguée et lui avoir fait subir des viols par des inconnus ? "Si j'en suis arrivé à faire ce que j'ai fait par l'intermédiaire de personnes qui ont volontairement accepté ce que je proposais, c'est pour soumettre une femme insoumise", a-t-il lâché, affirmant : "C'était mon fantasme, égoïste, sans la faire souffrir. Prenez mon mobile comme vous le voulez, mais c'est comme ça."