Viols de Mazan : le message de Dominique Pélicot à son ex-femme sur les "sous-entendus" du procès

Viols de Mazan : le message de Dominique Pélicot à son ex-femme sur les "sous-entendus" du procès Dominique Pélicot a pris une dernière fois la parole au procès des viols de Mazan ce lundi 16 décembre. Il s'est excusé auprès de Gisèle Pélicot et l'a soutenue face aux soupçons de certains avocats de la défense.

Le procès des viols de Mazan touche à sa fin. La séance a été levée ce lundi 16 décembre après les dernières déclarations des 50 accusés présents, sur les 51 jugés, et l'audience ne reprendra que jeudi matin, au plus tôt, pour que la cour criminelle du Vaucluse rende son verdict. La parole est revenue aux mis en cause pour les dernières heures de débat. Chacun avait l'occasion de s'exprimer une dernière fois : une dizaine d'accusés a présenté des excuses à Gisèle Pélicot, tandis que les autres, notamment ceux plaidant l'acquittement, ont indiqué n'avoir "rien à ajouter" après les trois mois et demi de procès.

Comme souvent, c'est le discours de Dominique Pélicot qui était attendu. L'homme de 71 ans, principal accusé dans cette affaire, est jugé pour avoir violé, drogué et livré sa femme à d'autres individus à son insu pendant une dizaine d'années. Une nouvelle fois, le mis en cause s'est excusé auprès de son ex-femme, de ses trois enfants et sept petits-enfants. "Je regrette ce que j'ai fait, de [les] faire souffrir depuis 4 ans, je leur demande pardon", a-t-il déclaré reprenant une rengaine plusieurs fois répétée au cours du procès sans qu'elle ne parviennent à toucher les membres de la famille Pélicot.

S'il a présenté des excuses à sa femme, qui a assisté à chaque audience et dont les sévices ont été abordés publiquement - elle a elle-même refusé que le procès se tienne pas à huis clos -, Dominique Pélicot a aussi "salué le courage" de Gisèle Pélicot pour "avoir supporté des sous-entendus de complicité" de la part des avocats de la défense. A plusieurs reprises au cours du procès, la mère de famille a vu son statut de victime remis en cause par les avocats d'une poignée d'accusés : ils ont interrogé sa participation à une mise en scène comme s'il s'agissait d'un fantasme ; ils ont questionné son manque de réaction ou au contraire les spasmes visibles sur les vidéos de viols et d'agressions sexuelle comme s'ils étaient la preuve qu'elle était consciente.

Des manœuvres pensées pour défendre les accusés qui, pour la plupart, ont estimé lors des audiences avoir participé à des rapports libertins et échangistes organisés et consentis par Dominique Pélicot et son ex-épouse. Une position balayée par le principal accusé qui a martelé tout au long du procès que les hommes venus violer sa femme étaient bien conscients que celle-ci était droguée.

Les réponses de Gisèle Pélicot à son ex-mari et à la défense

Gisèle Pélicot a elle-même réagi a ces soupçons de complicité. Dès le 18 septembre, la principale victime des viols de Mazan avait à la barre déploré les insinuations de certains avocats de la défense : "Depuis que je suis arrivée dans cette salle d'audience, je me sens humiliée. On me traite d'alcoolique, que je me mette dans un état d'ébriété tel que je suis complice de M. Pelicot". "J'ai l'impression que la coupable c'est moi, et que derrière moi les cinquante [accusés] sont victimes", avait-elle ajouté en réaction à la défense avant d'ironiser : "D'ailleurs, ils devraient s'asseoir à ma place…" Elle avait également réaffirmé l'absence claire de consentement et le fait que cela n'avait gêné aucun des accusés : "Pas une seconde je n'ai donné mon consentement à M. Pelicot ni à ces hommes qui sont derrière".

Une force de caractère et des paroles qui avaient obligé des avocats à revenir sur certaines de leurs déclarations, notamment Me Guillaume De Palma sur sa phrase "il y a viol et viol". Pourtant de nouveaux soupçons sur la complicité de Gisèle Pélicot ont été évoqués le 10 décembre par une avocate de la défense. Sans possibilité de réponse, la septuagénaire avait quitté la salle d'audience en silence, mais visiblement très énervée selon une journaliste de Franceinfo.

Si Dominique Pélicot a salué le courage de son ex-femme pour avoir supporté de tels discours, de nombreuses personnes venues assister au procès ont quotidiennement félicité, soutenu et applaudi le courage de Gisèle Pélicot d'assister au procès et de revoir le visage des accusés. Et la septuagénaire, si elle s'est montrée réceptive au soutien devant la cour criminelle, n'a pas sourcillé face aux dernières paroles de son ex-mari. Reconnu ou non, ce courage se paie aujourd'hui par un épuisement selon les confidences de son entourage à BFMTV : elle est "épuisée après bientôt quatre mois d'audience. Elle n'a eu de cesse d'entendre les accusés se déresponsabiliser en se posant comme victimes". et fait désormais confiance à la cour criminelle".