Paul Watson : pourquoi le militant écologiste a été libéré au Groenland
Arrêté le 21 juillet dernier, le fondateur de l'ONG Sea Shepherd et défenseur des baleines, Paul Watson, est désormais un homme libre. Jusqu'alors emprisonné à Nuuk (Groenland), il a été libéré ce mardi 17 décembre 2024. "Il est libre, le ministère de la Justice vient de nous informer qu'il rejetait la demande d'extradition", a indiqué son avocate auprès de l'Agence-France-Presse (AFP). En effet, le Danemark a décidé de ne pas extrader le militant vers le Japon, comme cela était initialement prévu. L'homme de 74 ans a déclaré être ravi de pouvoir "rentrer à la maison pour Noël". Il n'avait pas vu ses deux fils depuis le mois de juin.
Pour rappel, Paul Watson a été arrêté en juillet dernier pendant une escale au Groenland, après la relance d'une demande émise par le Japon en 2012, par une notice rouge d'Interpol. Il lui est reproché une "obstruction à une activité commerciale", et d'être responsable de dommages et de blessures pendant des heurts avec un baleinier japonais en Antarctique, deux ans plus tôt. "Nous sommes très émus et très heureux de cette décision. Je pense que les Danois ont été convaincus que l'extradition au Japon n'était pas justifiée et l'aurait exposé à un risque disproportionné", se félicite Maître François Zimeray, conseil de Paul Watson, auprès BFMTV.
Paul Watson is free. pic.twitter.com/iMSX5gGlsm
— Captain Paul Watson Foundation (@CaptPaulWatson) December 17, 2024
La durée de détention et la nature des actes remises en cause ?
Le refus du Danemark d'extrader Paul Watson vers le Japon réside dans "la durée de la détention de Paul Franklin Watson après son arrestation, le 21 juillet 2024, et jusqu'à ce qu'une éventuelle décision d'extradition puisse être exécutée, et sur [le] fait que les actes pour lesquels l'extradition est demandée remontent à plus de quatorze ans, ainsi que [sur] la nature de [ces] actes ", indique la décision de justice consultée par l'AFP.
Toutefois, "le combat n'est pas terminé", tempère Jean Tamalet du cabinet King & Spalding auprès de l'AFP. En effet, "Nous allons devoir maintenant attaquer la notice rouge et le mandat d'arrêt japonais, afin d'être certains que le capitaine Paul Watson puisse de nouveau voyager partout dans le monde, en toute sérénité, et ne connaisse plus jamais un épisode similaire", précise-t-il. Le créateur de Sea Shephered a qualifié son incarcération d"extension de la campagne" menée par son ONG. Selon lui, son arrestation a permis d'attirer "l'attention de la communauté internationale sur la poursuite des opérations illégales de chasse à la baleine par le Japon".
Si les proches de Paul Watson affirment qu'il "existe une présomption de culpabilité" au Japon, comme indiqué par Me Zimeray, le Danemark a rappelé sa position claire sur le sujet. La non-extradition du militant écologiste "ne signifie pas que le Danemark partage les préoccupations qui ont été exprimées dans certains milieux au sujet du système juridique japonais et de la protection des droits de l'homme au Japon dans le cadre de cette affaire spécifique", affirme le ministre de la Justice danois, Peter Hummelgaard. "Le Japon est une société démocratique régie par l'Etat de droit qui respecte les droits de l'homme fondamentaux", conclut-il.