Mort de Lina : ces questions auxquelles les expertises ne répondent pas
Les circonstances de la mort de Lina, adolescente de 15 ans disparue le 23 septembre 2023 en Alsace et dont le corps a été retrouvé le 16 octobre 2024, se précisent. Mais il reste également plusieurs zones d'ombres et des incertitudes sur ce qu'a subi l'adolescente. A commencer par les causes du décès. "Les opérations d'autopsie ne permettaient pas de déterminer formellement la cause du décès", a fait savoir le procureur par intérim de Strasbourg, Alexandre Chevrie, dans un communiqué publié le jeudi 19 décembre. Toutefois, les analyses médico-légales évoquent l'hypothèse d'une mort par strangulation.
Plusieurs éléments "tendent à démontrer" que Lina a été tuée par étranglement "à l'aide des anses" d'un sac de "type tote bag" explique le procureur. La présence d'un "sillon horizontal sous le menton" et la découverte de tissu au niveau du cou de la jeune fille vont dans le sens de cette hypothèse.
Si certaines questions sur ce qu'a subi Lina trouve des réponses, même partielles, d'autres restent des zones d'ombre. La faute a l'état de dégradation du corps qui, retrouvé 10 mois après la disparition de l'adolescente et exposé longuement en milieu aquatique, ne permet pas de procéder à toutes les vérifications habituelles. Il n'a, par exemple, "pas été possible de réaliser d'examen ni de prélèvement au niveau gynécologique" pour déterminer sur Lina a été victime de violences sexuelles. Les traces d'autres violences, en dehors de la strangulation, n'ont pas pu être confirmées ou infirmées non plus.
Le principal suspect aurait agi seul
En revanche, la mort par noyade a été totalement écartée, bien que le corps ait été retrouvé "en partie immergé". "Aucune trace de substances stupéfiantes, médicamenteuses ou toxiques" n'a été retrouvée et "les analyses génétiques pratiquées sur les vêtements" sont négatives.
Samuel Gonin, principal suspect dans l'affaire qui s'est suicidé en juillet dernier, aurait agi seul. "Il n'a été établi aucun lien entre ce dernier et d'autres faits de nature similaire", affirme le procureur.
Plus de 400 personnes entendues par les enquêteurs
Dans cette affaire, "au total, ce sont plus de 400 personnes qui ont été entendues et plusieurs centaines de milliers de numéros de téléphones qui ont été recoupés", détaille le Général Dominique Lambert, patron des enquêteurs judiciaires de la gendarmerie nationale, interrogé par RTL. "Pratiquement 8,5 millions de données ont été brassées par les enquêteurs", souligne-t-il.
D'autres analyses sont toujours en cours et les investigations ne sont pas terminées. L'information judiciaire devrait se clore " à la fin du premier semestre 2025 ".