Explosion d'une Tesla à Las Vegas : que sait-on du conducteur Matthew Livelsberger ?

Explosion d'une Tesla à Las Vegas : que sait-on du conducteur Matthew Livelsberger ? Le trentenaire, qui a évolué notamment au sein des Forces spéciales américaines, souffrait de "stress post-traumatique".

Les enquêteurs ont révélé, jeudi 2 janvier, l'identité de l'homme qui s'est suicidé après avoir garé une Tesla Cybertruck qui a explosé au pied de la tour Trump de Las Vegas, aux Etats-Unis.  Agé de 37 ans, Matthew Livelsberger a servi au sein de l'armée américaine. 

De 2006 à 2011, il était dans les Forces spéciales avant de servir au sein de la Garde nationale puis à la réserve de l'armée jusqu'en 2012, année où il a quitté l'armée. Selon son CV sur son profil Linkedin, l'homme aurait ensuite travaillé pour General Dynamics,  l'entreprise qui fabrique les avions F-16. Mais celle-ci affirme n'avoir jamais employé Matthew Livelsberger.  En décembre 2012, il reprend du service actif au sein de l'armée.  Avec une expertise d'abord dans les communications, puis dans le renseignement, il a occupé le poste de chef principal dans une unité opérationnelle, portant le grade de sergent-chef. Son parcours l'a conduit à servir pendant plusieurs années au sein du 10ᵉ groupe des forces spéciales, basé à Colorado Springs, tout en participant à des missions depuis la base américaine de Stuttgart, en Allemagne.

Selon un autre béret vert au New York Times, Matthew Livelsberger était très expérimenté. Il a reçu de nombreuses décorations pour ses combats sur le terrain, notamment en Afghanistan. Surnommé "Berg", le trentenaire a par exemple eu l'occasion de porter un lance-grenades à tir rapide, arme réservée aux soldats qui ont une bonne connaissance du terrain, des combats, et des bombes. 

Il était capable de fabriquer des bombes dévastatrices 

C'est ce point qui interroge de nombreux membres de l'armée américaine. Car Berg était capable fabriquer un explosif ravageur. Pourtant, la Tesla qui a explosé au pied de l'hôtel Trump International était remplie de mortiers de feu d'artifice et de bidons d'essence. 

L'intention de Matthew Livelsberger était-elle terroriste ou criminelle ? Si sa motivation était inconnue dans les premiers instants de l'enquete,  les autorités américaines ont assuré, vendredi 3 janvier, qu'il soufflait de "stress post-traumatique" et "n'avait aucune animosité envers le président" élu. "Il semble qu'il s'agisse d'un cas tragique de suicide impliquant un vétéran décoré (…) qui luttait contre un syndrome de stress post)traumatique et d'autres problèmes", a expliqué l'agent spécial Spencer Evans, en charge de l'enquête, lors d'une conférence de presse.

Selon une source proche de l'enquête, Berg était un partisan de Donald Trump. Selon des voisins, lui et sa deuxième épouse "ont l'air de bonnes personnes. C'est un jeune couple normal avec une famille. Ils ont toujours leurs fenêtres ouvertes, ils entrent et sortent avec leur chien. On dirait qu'ils ne cachent rien".

Le parcours de Livelsberger avant son suicide

Le béret vert a loué la Tesla le samedi 28 décembre à Denver. Il est passé par le Colorado, le Nouveau-Mexique et l'Arizona avant de s'arrêter au Nevada.  "Nous avons découvert, grâce au bureau du médecin légiste, que l'individu avait été blessé par balle à la tête avant l'explosion du véhicule", selon le shérif de Las Vegas. La police confirme que "la cause de son décès est due à une blessure par balle intra-orale par suicide".

La Tesla a explosé mercredi 1er janvier vers 8h39 du matin, soit quelques heures après l'attaque qui a eu lieu à la Nouvelle-Orléans. Les deux événements semblent n'avoir aucun lien. Les deux hommes à l'origine des deux incidents ont tout de même "tous les deux servi en Caroline du Nord sur une base militaire. On ne sait pas s'ils ont servi ensemble ou les mêmes années, nous enquêtons sur cela. On sait qu'ils ont tous les deux servi en Afghanistan mais nous ne savons pas s'ils étaient dans la même province ou dans la même unité", a relevé le shérif de Las Vegas qui souligne que les véhicules ont été loués via l'application Turo dans les deux cas", une "coïncidence que nous devons continuer à examiner".