Affaire Lidye Logé : comment la juge a réussi à faire avouer Monique Olivier

Affaire Lidye Logé : comment la juge a réussi à faire avouer Monique Olivier Grâce à la méthode rigoureuse d'une juge, la veuve de Michel Fourniret a avoué son implication dans la disparition de Lydie Logé à Saint-Christophe-le-Jajolet, dans l'Orne, en 1993.

Plus de trente ans de silence. Trente ans durant lesquels les proches de Lydie Logé attendaient des réponses. La jeune femme de 29 ans est soupçonnée d'être la douzième et dernière victime du tueur en série Michel Fourniret, condamné à la perpétuité incompressible en 2008. Depuis sa disparition à Saint-Christophe-le-Jajolet, dans l'Orne, le corps de la victime n'a jamais été retrouvé, a appris BFMTV d'une source proche du dossier ce lundi 20 janvier, confirmant une information de RTL.

L'"ogre des Ardennes", mort en 2021, avait avoué le meurtre de Lydie Logé en 2019. Jusqu'à présent, sa veuve Monique Olivier - mise en examen pour "complicité de séquestration et enlèvement suivi de mort" dans ce dossier - avait toujours nié sa participation. Mais plus de trente ans après les faits, elle a avoué son implication dans la mort et la disparition de la victime.

Monique Olivier, 76 ans, a "reconnu qu'elle était sur les lieux, ce qui est une forme d'aveu pour moi", a expliqué maître Corinne Herrmann, avocate des deux sœurs de Lydie Logé, à l'AFP. "Monique Olivier a fait ses aveux devant la juge d'instruction en plusieurs fois, explique-t-elle dans la matinale de RTL. La procureure, madame Kheris, avait aussi réussi à avoir des aveux de Michel Fourniret, elle sait prendre le temps et sait aller chercher l'humain chez eux''.

La juge qui a fait avouer Michel Fourniret 

Des aveux surprenants, après plusieurs entretiens sans succès au pôle cold cases de Nanterre, rejoint en 2022 par la doyenne des juges d'instruction de Paris, Sabine Khéris. "Comme la plupart des criminels en série, ils parlent par étapes, explique l'avocate. Ils parlent quand on les interroge sur un cas précis. Ils ne disent pas spontanément. Ils ont tellement de secrets, tellement d'actes commis que c'est difficile d'en parler spontanément et ensuite, ils attendent d'être interrogés tout simplement pour parler de ces affaires là" explique l'avocate, qui salue le travail remarquable ce cette juge.

La capacité d'écoute de la magistrate Sabine Khéris est connue du métier : elle cumule plusieurs dossiers sensibles à son actif. En 2014, dans l'affaire du "mur des cons" du Syndicat de la magistrature, elle avait renvoyé sa présidente devant le tribunal pour "injures publiques", contre l'avis du parquet. Plus tard, dans l'affaire Mouzin, elle a été la première à formellement lier Michel Fourniret à la disparition d'Estelle Mouzin, après que l'ADN de la fillette disparue en 2003 en Seine-et-Marne a été retrouvé par les experts sur l'une des pièces à conviction.

Désormais, elle peut se targuer d'avoir fait parler sa veuve Monique Olivier également. Dans la continuité de l'enquête, cette dernière doit encore être extraite de sa cellule de la prison de Fleury-Mérogis pour se rendre dans l'Orne jusqu'à jeudi, a appris franceinfo. La famille de Lydie Logé attend encore de la veuve de Michel Fourniret "qu'elle fournisse plus de détails et qu'elle permette de localiser le corps de Lydie", souligne Me Corinne Herrmann auprès de l'AFP.