Attentat près des anciens locaux de Charlie Hebdo : l'accusé condamné, ses derniers mots inattendus aux victimes
Le ministère public avait requis mardi 21 janvier 30 ans de réclusion criminelle, assortis d'une période de sûreté des deux tiers, ainsi qu'une interdiction de détenir une arme pendant 15 ans et une interdiction définitive du territoire français. Ce jeudi 23 janvier, Zaheer Mahmood, auteur de l'attaque devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, a été condamné à 30 ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français. L'attaque avait eu lieu le 25 septembre 2020, en plein procès de l'attentat contre Charlie Hebdo de janvier 2015.
Ce jour-là, Zaheer Mahmood, un Pakistanais âgé de 25 ans arrivé en France deux ans plus tôt, s'était rendu rue Nicolas Appert, déterminé à s'en prendre à l'hebdomadaire satirique alors que celui-ci venait de republier les caricatures de Mahomet. Une publication qui avait suscité un vif émoi dans son pays d'origine où des manifestations antifrançaises avaient éclaté. Il ignorait alors que la rédaction de Charlie Hebdo avait déménagé. Armé d'une feuille de boucher, le jeune homme, qui a grandi dans un Pakistan où les blasphémateurs risquent jusqu'à la peine de mort, s'en était pris à deux salariés de l'agence de presse Premières lignes qui fumaient sous un porche, les blessant grièvement.
"Énormément de bonheur dans leur vie"
"Quand je suis arrivé sur place, je n'avais pas en tête que j'allais blesser ces gens-là. J'étais venu pour mettre le feu dans le bureau. Quand je me suis approché, tout à coup, j'ai senti que quelqu'un rigolait. J'ai pensé que c'étaient des gens de Charlie Hebdo qui se moquaient de moi. J'ai posé mon sac, sorti une feuille de boucher, et j'ai attaqué", expliquait lors de son interrogatoire l'assaillant qui a, lors du procès, reconnu un "acte terroriste", rapporte Le Figaro.
Jugé aux côtés de cinq de ses compatriotes, condamnés à 3 à 12 ans de réclusion pour avoir "motivé et soutenu" l'auteur de l'attaque, Zaheer Mahmood a pris la parole une ultime fois ce jeudi matin, à l'occasion des derniers mots des accusés. Après avoir demandé à la cour de lui "laisser un espoir de retrouver un semblant de vie à la sortie de prison", le jeune homme a eu quelques mots pour ses victimes, leur souhaitant "énormément de bonheur dans leur vie", il a ensuite partagé son espoir d'obtenir un jour leur pardon. Zaheer Mahmood dispose à présent de dix jours pour faire appel.