Explosion rue de Trévise : qu'est-il reproché à la mairie de Paris ? Un procès annoncé

Explosion rue de Trévise : qu'est-il reproché à la mairie de Paris ? Un procès annoncé Six ans après l'explosion meurtrière rue de Trévise à Paris, la mairie et le syndic de la copropriété sont jugés par le tribunal correctionnel.

C'est officiel : la mairie de Paris sera jugée pour "homicides et blessures involontaires" après l'explosion mortelle de la rue de Trévise en janvier 2019. Trois juges d'instruction ont ordonné le jugement de la ville ainsi que du syndic de la copropriété, l'Agence CIPA, par le tribunal correctionnel.

"Il est reproché à la Ville de Paris d'une part d'avoir commis des fautes d'imprudence et négligence en ne diligentant pas les investigations nécessaires pour déterminer la cause de l'affaissement du trottoir devant le porche du n°6 rue de Trévise, et en n'effectuant pas les travaux nécessaires pour y remédier", a indiqué le parquet de Paris. L'affaissement a en effet causé la rupture d'une canalisation de gaz à l'origine de l'explosion. Le drame du 12 janvier 2019 a fait de quatre morts, dont deux pompiers, et 400 sinistrés. 66 personnes ont été blessés.

La ville conteste sa responsabilité

"Une réunion préparatoire est prévue en mars avec les parties pour fixer le calendrier de procédure. Le procès pourrait se tenir en 2026", a indiqué le parquet à TF1/LCI. Une première audience devant le tribunal correctionnel est également prévue fin mai.

"C'est une étape de franchie, ce procès va nous permettre d'obtenir des vérités", a déclaré à Franceinfo vendredi Linda Zaourar, la présidente de l'association Victimes et rescapés de l'explosion de la rue de Trévise. Elle précise que les victimes ayant été les plus grièvement blessées "ne sont toujours pas complètement indemnisées". Les familles des logements les plus lourdement touchés par l'explosion n'ont pu regagner leur domicile que l'automne dernier.

"Ce renvoi va permettre un débat contradictoire à l'audience, au cours de laquelle le tribunal correctionnel ne pourra ignorer les incohérences des expertises pénales, et leur discordance avec l'expertise civile qui retient une causalité de l'accident très différente", a réagi Me Sabrina Goldman, avocate de la Ville de Paris, citée par TFI/LCI. "Même si la ville a indemnisé les victimes dans le cadre de l'accord cadre, elle conteste sa responsabilité et aura à cœur de s'expliquer."