Affaire Leslie et Kevin : une bévue judiciaire met fin à la détention du suspect, le procureur s'excuse
Suspect dans l'affaire des meurtres de Leslie et Kevin, 22 et 21 ans, en novembre 2022, Nathan B., 24 ans, a été remis en liberté ce mardi 18 mars 2025. Celui qui avait été placé en détention provisoire depuis sa mise en examen, survenue en mars 2023, reste néanmoins soumis à un contrôle judiciaire et devra pointer quotidiennement à la gendarmerie. Une décision surprenante, qui n'a pas manqué de révolter les proches des victimes. "Nous sommes totalement indignés. Les criminels (sic) ont plus de droits que les victimes !" a réagi mardi auprès du Figaro la mère de Leslie.
Mais pour l'avocate du principal intéressé, il n'est question que d'"une juste application du code de procédure pénale". De son côté, la procureure générale de la cour d'appel de Poitiers, Frédérique Porterie, a expliqué dans un communiqué que l'avocate de Nathan B. "ayant fait valoir une erreur de procédure liée à sa convocation devant le juge des libertés et de la détention lors du débat contradictoire relatif à la prolongation de sa détention provisoire, la chambre de l'instruction a fait droit à la demande de N.B. et a ordonné sa mise en liberté immédiate".
Une erreur d'adresse mail en cause
"Un débat a eu lieu devant le juge des libertés et de la détention le 21 février pour décider du renouvellement du mandat de dépôt de mon client", a pour sa part expliqué l'avocate de Nathan B., Me Orane Quénot, interrogée par Le Parisien. Problème, elle n'aurait jamais reçu de convocation. "Je n'ai donc pas pu y participer", souligne l'avocate. Le quotidien précise que Me Orane Quénot aurait pourtant bien été convoquée. Un mail lui aurait été envoyé, mais à une adresse mail… obsolète. À ce stade, personne ne sait pourquoi cette adresse mail est soudainement réapparue.
Quoi qu'il en soit, cela a suffi à l'avocate pour plaider mardi l'"erreur administrative", entraînant dans son sillage la nullité de ce renouvellement. "Depuis le 3 mars, date anniversaire de son mandat de dépôt, Nathan B. était donc détenu de manière irrégulière. Ceci entraîne sa libération immédiate dès ce mardi 18 mars", a justifié Me Orane Quénot. Nathan B. devrait donc pouvoir comparaître libre lors du procès attendu début 2026, à moins de ne pas respecter son contrôle judiciaire qui reste plutôt strict. En effet, en sus du pointage quotidien à la gendarmerie, Nathan B. a "interdiction de sortir du département d'assignation à résidence et interdiction d'entrer en relation avec les co-auteurs et l'ensemble des parties civiles".
Interrogé par ici La Rochelle, l'avocat du père et de la belle-mère de Kevin ne décolère pas. Dénonçant la "défaillance" de la justice poitevine, Me Lionel Béthune de Moro a toutefois révélé que le procureur général, "qui n'est pas responsable de cette erreur de convocation" aurait présenté ses regrets sincères.