150 enfants israéliens refoulés d'un parc en France : les explications du gérant, la colère des institutions juives
Jeudi 21 août, 150 enfants israéliens âgés de 8 à 16 ans se sont vu refuser l'accès à un parc de loisirs dans le département des Pyrénées-Orientales par le gérant des lieux. Actuellement, une enquête est en cours et le gérant est entendu. Il a été placé en garde à vue pour "discrimination fondée sur la religion". Les 150 vacanciers avaient réservé de longue date leurs places via un tour-opérateur espagnol, rapporte le journal Le Parisien. Ils venaient d'Espagne. Là-bas, ils profitaient d'un séjour en colonie de vacances. Ils avaient donc prévu de réaliser au "parcours aérien Tyrovol" des activités de loisirs.
Dans un premier temps, le gérant avait expliqué à plusieurs interlocuteurs que "ses convictions personnelles" l'avaient conduit à prendre cette décision. Il aurait aussi invité ses employés à faire valoir leur droit de retrait. Une version que le gérant a niée devant les enquêteurs en garde à vue. Il a d'abord avancé des raisons de conditions météorologiques qui l'auraient poussé à fermer son parc. Un message allant dans ce sens a aussi été publié sur les réseaux sociaux la veille de la venue des vacanciers. "Suite au fort épisode orageux d'hier, nous devons fermer le parc demain, jeudi 21 août, afin de réaliser une inspection complète de nos installations", est-il ainsi écrit. Toujours selon le média BFMTV, l'homme a donné une nouvelle explication. Il évoque "une mauvaise expérience", l'an dernier lors de la venue d'un groupe de jeunes Israéliens qui auraient eu "du mal à appliquer les consignes de sécurité du parc", du fait, selon lui, "de la barrière de la langue". Il a avancé "sa peur de générer des troubles" en accueillant ces jeunes en garde à vue.
Quelles réactions à la suite de ces événements ?
L'ambassadeur d'Israël en France a vivement réagi à ces évènements : "Un nouvel acte de haine antisémite contre des Israéliens, et cette fois contre des enfants. Cela nous rappelle les heures les plus sombres de l'histoire, lorsque les Juifs étaient bannis de l'espace public. Ce tsunami d'antisémitisme et de haine anti-israélienne doit cesser", a-t-il réagi auprès du Parisien. Autre réaction, celle d'Anne Sophie Sebban Bécache, vice-présidente Europe d'AJC (American Jewish Committee) : "Tous ces gens qui commettent ces forfaits, ils pensent être dans le camp du Bien ? Interdire à des enfants d'aller s'amuser, ça sert quelle cause ?", a-t-elle déploré.
Enfin, la présidente du Crif Languedoc-Roussillon, Pera Dana, a dénoncé la situation en ces termes : "Cet événement doit servir d'électrochoc pour tous les Français. Un cap énorme a été passé où des enfants de 8 à 16 ans sont empêchés de rentrer dans un parc réservé de longue date [...] C'est une expression débridée d'antisémitisme avec le faux nez de l'anti-sionisme", ajoute la dirigeante associative, toujours auprès du Parisien.