"Oh Sarko, réveille-toi !" : Nicolas Sarkozy chahuté et insulté la nuit en prison

"Oh Sarko, réveille-toi !" : Nicolas Sarkozy chahuté et insulté la nuit en prison Pour sa première nuit en prison, Nicolas Sarkozy a été la cible d'autres détenus qui l'ont empêché de dormir en l'interpellant, parfois à coups d'insulte.

La nuit a dû être longue pour l'ancien président de la République. Nicolas Sarkozy a dormi en prison pour la première fois le mardi 21 octobre, mais plusieurs de ses codétenus ont fait tout leur possible pour l'empêcher de fermer l'œil. L'incarcération de l'homme politique à la prison de la Santé a été largement médiatisée et les prisonniers ne sont pas passés à côté. Ils étaient plusieurs à avoir hurlé le nom de Nicolas Sarkozy lors de l'arrivée de ce dernier à la maison d'arrêt : "Oh bienvenue Sarkozy !" "Y a Sarkozy !" selon les apostrophes rapportées par l'AFP. La scène s'est rejouée à la nuit tombée.

Des vidéos, filmées par des détenus à l'aide de téléphones introduits illégalement en prison et diffusées sur les réseaux, montrent la prison de la Santé plongée dans le noir et rythmée par les cris, tous adressés à Nicolas Sarkozy. Si certains prisonniers se sont contentés de héler l'ancien chef de l'Etat par son prénom ou son nom de famille, d'autres ont été plus virulents dans leurs mots. On peut ainsi entendre un individu hurler "Oh Sarko, la ch*tte à ta mère, réveille-toi !" parmi un flot de paroles pas toujours compréhensibles.

L'accueil réservé à Nicolas Sarkozy par les autres détenus et leur comportement vis-à-vis de l'ancien chef d'Etat a fait réagir Marine Le Pen. La cheffe de file du Rassemblement national a exprimé son opposition à l'exécution provisoire qui accompagne la condamnation de l'homme politique et qui justifie le placement en détention de ce dernier, malgré le fait qu'il a fait appel. La députée est elle-même visée par une exécution provisoire dans l'affaire des parlementaires européens, et les deux politiques ont trouvé une cause commune dans la lutte contre cette mesure. En partageant la vidéo, Marine Le Pen veut prouver que Nicolas Sarkozy "enfermé avec exécution provisoire, n'est pas 'un détenu comme les autres', la preuve…"

"Le but est qu'il n'y ait aucun incident" : Sarkozy à l'écart des autres détenus

C'est en partie pour éviter à Nicolas Sarkozy d'être la cible de ce genre de nuisances que l'administration pénitentiaire a décidé de placer l'ancien président de la République à l'isolement. Dans ce quartier, l'homme politique est tenu à l'écart de tous les détenus. D'ailleurs, la consigne est qu'il n'entre jamais en contact physique ou même visuel avec d'autres prisonniers. "Le but est qu'il n'y ait aucun incident, et donc il faut éviter qu'il puisse croiser le moindre détenu", expliquait une source pénitentiaire au Monde avant l'incarcération de Nicolas Sarkozy.

Le quartier de l'isolement a un autre avantage dans le cas de l'ancien chef d'Etat : il le tient suffisamment à distance pour diminuer les nuisances sonores de la prison que ce soit en journée ou en pleine nuit. Mais l'éloignement ne préserve pas de tous les bruits et Nicolas Sarkozy avait été prévenu selon les informations du Figaro qui précise que le septuagénaire s'est équipé de boules Quies pour ses nuits en prison : "La nuit vous entendrez beaucoup de bruit, des cris, des hurlements". Les cris étaient effectivement au rendez-vous, mais le nouveau détenu s'attendait-il à ce qu'ils soient dirigés contre lui ?

Ces nuisances observées pendant la première nuit de Nicolas Sarkozy en prison sont susceptibles de durer quelques jours, le temps que la nouvelle de l'incarcération de l'homme politique se tasse. Mais l'ancien locataire de l'Elysée doit se préparer à revivre des nuits agitées pendant les prochaines semaines, car s'il a déposé une demande de remise en liberté, la requête devrait mettre plusieurs jours à aboutir. Me Christophe Ingrain, un des avocats de Nicolas Sarkozy, a de son côté misé sur une libération sous un mois : "Nicolas Sarkozy fera trois semaines à un mois de détention avant que la cour d'appel statue" sur une libération conditionnelle.