Procès de l'attentat de Romans-sur-Isère : "Je partage leur tristesse", ce qu'a dit l'accusé aux familles des victimes
On ne connaît toujours pas les raisons du passage à l'acte d'Abdallah Osman Ahmed, un réfugié soudanais, le 4 avril 2020, à Romans-sur-Isère (Drôme). Ce jour-là, il a attaqué au couteau sept personnes, dont deux sont décédées. Il comparaît depuis lundi pour deux assassinats et cinq tentatives d'assassinats terroristes.
Pour cette cinquième journée d'audience, la présidente de la cour d'assises spéciales a interrogé l'accusé sur les faits et notamment l'agression des buralistes. N'étant pas parties civiles, la vidéo des caméras de surveillance a été diffusée au tribunal. "Je ne me souviens pas comment je suis sorti de chez moi", commence Abdallah Osman Ahmed. Les enquêteurs "m'ont dit que je me suis rendu deux fois dans le tabac. Moi, j'étais perdu, je ne me souviens pas de cela", explique-t-il.
L'accusé dit entendre des voix
"J'entendais des voix, des voix de mes frères qui disaient 'Sauve-toi, sauve-toi'. Tout ce que j'avais fait la veille je ne me souviens pas. Ce qu'on voit sur la vidéo, c'est moi. Je ne me souviens pas comment je me suis rendu au tabac et comment j'ai agressé. Ils étaient gentils avec moi et moi j'étais un client habitué", continue de raconter l'accusé avant de présenter ses excuses : "Je présente mes excuses, je n'étais pas dans mon état normal, je ne sais pas comment..."
Mais pour quelle raison a-t-il commis ces actes, lui demande la présidente ? "Il n'y avait aucune raison que j'agresse les buralistes. Je n'étais pas conscient, je n'avais pas l'intention de leur faire du mal", répond-il, répétant à plusieurs reprises qu'il "n'était pas conscient".
Il poursuit ses excuses en arabe : "J'ai commis ces faits à cause de la maladie, je n'ai de problème avec personne. Je n'avais pas l'intention de faire du mal à qui que ce soit. Je regrette profondément. J'avoue que c'est difficile pour les victimes, très difficile. Je partage avec eux leur tristesse."
Avant que ne soient prononcées les réquisitions et la peine, il faudra statuer sur l'état psychique d'Abdallah Osman Ahmed. Son procès doit prendre fin le 7 novembre.