4e dose de vaccin Covid : qui peut bénéficier d'une 2e dose de rappel ?

4e dose de vaccin Covid : qui peut bénéficier d'une 2e dose de rappel ? 4E DOSE. Les professionnels de santé et du secteur médico-social peuvent désormais bénéficier de la deuxième dose de rappel. Ils s'ajoutent aux 17 millions de personnes déjà éligibles. Qui est concerné ?

[Mis à jour le 26 juillet 2022 à 16h11] C'est officiel ! Les professionnels de santé et du secteur médico-social deviennent la nouvelle catégorie de population éligible à une deuxième dose de rappel. Cette nouvelle injection n'est pas nécessaire pour respecter l'obligation vaccinale et sera donc administrée aux soignants sur la base du volontariat, comme l'a annoncé la Direction générale de la Santé de 26 juillet. Pour la plupart des personnes de secteur, il s'agira de la quatrième dose de vaccin contre le Covid-19, après les deux doses de la vaccination initiale et le premier rappel. Ils rejoignent donc les 17 millions de personnes déjà éligibles à la seconde dose de rappel, c'est-à-dire les personnes immunodéprimées ou à risque de formes graves, à leurs proches et aux plus de 60 ans.

La campagne de vaccination s'élargit progressivement à divers pans de la population française, avec un record battu la semaine du 4 juillet, lorsque 738 000 personnes ont reçu leur quatrième injection (de tels chiffes n'ayant pas été atteint depuis février). Et pourtant, en cette fin juillet, seuls 4 millions ont reçu cette quatrième injection. La baisse de la pression hospitalière étant observable dans le dernier point épidémiologique de Santé Publique France qui, au 21 juillet, se félicitait de la diminution du taux d'incidence du virus sur tout le territoire, la période estivale devrait être plus paisible que prévu. Pour autant, le Conseil scientifique, dans son dernier avis, alertait sur "un possible rebond de l'épidémie au cours de l'automne ou de l'hiver prochain". Or, aux yeux de la communauté scientifique, une bonne couverture vaccinale est le moyen de "passer un été et un automne sereins" malgré le virus. Où en est la couverture vaccinale sur le territoire ? Quelles sont les conditions et les vaccins préconisés pour recevoir cette nouvelle dose ? On fait le point.

Qu'est-ce que la 4e dose de vaccin contre le Covid-19 ?

1ere, 2e, 3e, 4e, dose de rappel… Autant de termes qui sont souvent évoqués lorsqu'il est question de la vaccination contre le Covid. Mais comment s'y retrouver sans se perdre ? La 1ere et la 2e dose étaient le point de départ de la campagne de vaccination, permettant de compléter son schéma vaccinal initial. Puis, pour les personnes les plus fragiles et les plus âgées, une 3e, puis une 4e dose de vaccin peut leur être injectée. A ce sujet, on parle également de 1ere et 2e dose de rappel.

Une 4e dose de vaccin contre le Covid-19, pour qui ?

La campagne de vaccination s'élargissant chaque semaine, il peut être difficile de s'y retrouver ! Linternaute fait un point chronologique sur les catégories de population éligibles. La dernière annonce en date (26 juillet) concerne les professionnels de santé, les salariés du secteur médico-social et les pompiers. Cette nouvelle dose qui ne rentre pas dans le champ de l'obligation vaccinale leur sera donc administrée sur la base du volontariat. Le 20 juillet, le gouvernement avait déjà élargi le recours à une 4ème dose de vaccin (équivalente à une deuxième dose de rappel) à toutes les personnes adultes atteintes de comorbidités et donc risquant de contracter des formes graves de la maladie. Cette décision marque le choix de l'exécutif de suivre les recommandations faites une semaine plus tôt par la Haute Autorité de Santé (HAS). Trois nouvelles catégories de personnes sont désormais éligibles à une 4ème dose de vaccin :  les adultes de 18 à 59 ans souffrant de comorbidités (obésité, insuffisance rénale ou respiratoire, handicaps lourds, troubles psychiatrique, etc), les personnes vivant au contact d'individus vulnérables et les femmes enceintes. Ce sont environs 5 millions de Français qui sont concernés par les recommandations gouvernementales en plus des personnes âgées de plus 60 ans, des personnes immunodéprimées et des enfants à haut risque pour qui l'injection d'une 4ème dose est fortement préconisée.

Le 13 juillet, la Haute Autorité de Santé recommandait d'ouvrir la 4ème dose de vaccin contre le Covid-19 aux femmes enceintes et aux personnes vivant dans l'entourage ou en contacts réguliers avec des personnes immunodéprimées ou vulnérables. Un avis suivi une semaine plus tard, le 20 juillet, par le gouvernement. Les personnes âgées de plus de 60 ans et les personnes immunodéprimées - les individus transplantés d'organes solides, ou de moelle osseuse récemment, les patients dialysés, les patients atteints de maladies auto-immunes sous traitement immunosuppresseur agressif de type anti-CD20 ou anti-métabolites, ou encore les patients atteints de formes rares de déficits immunitaires primitifs - ne sont plus les seules à pouvoir recevoir une deuxième dose de rappel. Pour elles, le recours à la 4ème dose de vaccin est possible depuis la mi-mars mais en quatre mois "seuls 26,5% des 60-79 ans et 33,7% des 80 ans et plus éligibles" ont reçu leur seconde dose de rappel, a informé Santé Publique France le 7 juillet dernier. 

"L'effort de vaccination doit s'accentuer" afin d'améliorer la couverture vaccinale qui reste "insuffisante dans certains territoires comme les Antilles et la Guyane et chez les plus âgés". L'agence de santé précise d'ailleurs qu'alors même que ces derniers présentaient "les taux d'hospitalisation les plus élevés", seuls "un tiers des 80 ans et plus éligibles avaient reçu la deuxième dose de rappel". Le gouvernement tient le même discours : le 5 juillet dernier, le nouveau ministre de la Santé François Braun insistant sur l'importance de se faire vacciner "quand on est fragile" : "Il faut le faire maintenant", disait-il, dans un moment où "nous n'avons pas atteint le pic". Et d'ajouter : "50% des contaminations surviennent lors de la baisse de la courbe". 

Il faut respecter un délai depuis sa dernière injection avant de pouvoir prétendre à recevoir une nouvelle dose de vaccin : trois mois pour les personnes immunodéprimées et celles âgées de 80 ans et plus ; six mois pour les personnes âgées de 60 à 79 ans. Les délais à respecter après la dose précédente, notamment en cas d'infection Covid survenue après la dernière injection, ont été reprécisés : "La quatrième vaccination est active dans un délai de 5 à 7 jours donc elle est immédiatement efficace" a rappelé le président du Conseil Scientifique et immunologiste Jean François Delfraissy sur France Inter le 11 juillet avant de confirmer que cette dose pouvait protéger "quand même un petit peu plus de l'infection et la transmission et surtout de façon "très claire contre la survenue de formes graves". Répondant à ceux qui s'inquiètent de recevoir une dose plus délétère pour l'organisme, il a rassuré : "En terme de répartition et de répertoire de la réponse immunitaire, cette 4ème dose ne modifie pas notre capacité de réponse immunitaire donc on peut la faire et c'est le moment de la faire pour les plus âgés et les plus fragiles dès maintenant". Cette 4e dose peut ainsi être faite sans attendre donc l'automne prochain.

Pour l'heure cependant, la 4e dose de vaccin contre le Covid n'est pas obligatoire. Mais fortement recommandée pour ces populations à risque. Pour l'épidémiologiste Antoine Flahaut, il n'y a d'ailleurs "aucune raison de procrastiner pour recevoir son vaccin si l'on est éligible à un rappel" qui précisait à nos confrères du HuffPost qu'il y a "de solides données scientifiques aujourd'hui montrant que les hospitalisations pour formes graves de Covid-19 ainsi que la mortalité par Covid-19 sont largement prévenues par les schémas vaccinaux complets (3 doses) associés à un deuxième rappel chez les personnes les plus vulnérables". Alain Fischer, le président du conseil d'orientation de la stratégie vaccinale, assurait que ce rappel ne représentait "aucun danger", tentant de rassurer la population sur ce vaccin "sûr" et à ses yeux nécessaire pour "rattraper le niveau de protection obtenu après le premier rappel en terme de protection contre l'infection mais surtout contre les formes graves" (des propos tenus sur France 2 à la fin juin).

Une 4e dose de vaccin contre le Covid-19 va-t-elle être généralisée ?

C'est la grande interrogation. La 4e dose permettant l'augmentation du taux d'anticorps neutralisants, elle permet un renforcement de l'immunité qui peut s'avérer nécessaire aux personnes âgées et plus fragiles pour qui la protection garantie par le vaccin baisse au bout de six mois, contre douze mois pour la population général. Alors que dans sa stratégie de vaccination, le gouvernement a ouvert petit à petit, par tranche d'âge, l'accès aux vaccins, en sera-t-il de même avec la 4e dose (2e dose de rappel) ? "On y viendra probablement" a répondu Brigitte Bourguignon le 27 juin, sans pour autant, à ce stade, évoquer de calendrier précis, de critères ou même de contraintes à ce sujet. Rappelons qu'en janvier, la validité du pass vaccinal était conditionnée à l'injection d'une dose de rappel.

Un autre problème subsiste : les disparités territoriales dans le processus de vaccination. A l'aube des grandes vacances, franceinfo constatait, vendredi 8 juillet, qu'obtenir un rendez-vous relevait désormais de l'exploit pour un certain nombre de départements. À court terme, il n'est pas rare de ne plus avoir aucun créneau de vaccination disponible. Si dans les grandes villes ou dans des départements, comme la Seine-Maritime, le Pas-de-Calais, le Var ou la Haute-Corse, il n'est pas compliqué de prendre un rendez-vous, c'est une autre paire de manches dans la Drôme, le Tarn, les Landes ou encore la Haute-Savoie et les Côtes-d'Armor. En cause notamment, la fermeture des centres de vaccination et le départ en vacances de certains pharmaciens et médecins, explique franceinfo.

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