La presse a dit n'importe quoi sur le naufrage du Titanic, des preuves de fake news avérées

La presse a dit n'importe quoi sur le naufrage du Titanic, des preuves de fake news avérées En 1912, le Titanic a été victime d'un naufrage entrainant la mort de 1500 personnes. On sait désormais que de nombreuses fake news ont circulé dans la presse sur le déroulé de ce drame.

Le 15 avril 1912, un gigantesque paquebot, qui devait relier Southampton à New York, heurte un iceberg en pleine nuit. En moins de trois heures, le bateau coule, emportant 1500 personnes dans une eau glaciale. Environ 700 autres vont survivre. Evènement popularisé dans un film de James Cameron en 1997, le naufrage du Titanic est resté l'une des plus grandes catastrophes maritimes de l'Histoire.

Dès que le drame sera connu, les médias vont évidemment se ruer sur le sujet pour sortir des informations le plus rapidement possible. Malheureusement, les fake news ont été nombreuses à l'époque, allant jusqu'à donner de faux espoirs aux familles des victimes. Comme l'a récemment montré une étude d'archives très détaillée, menée par la Bibliothèque de Virginie, plusieurs médias ont d'abord affirmé qu'il n'y avait pas de morts. Le Daily Mail a publié "aucune vie perdue" et la Reno Evening Gazette a assuré dans un premier temps que "les passagers étaient en sécurité". Même son de cloche du côté du Belfast Telegraph, avec, dans son contenu : "Aucun risque de perte de vie".

Une des rares photos de rescapés du Titanic, issue des archives du Congrès américain. © © Library of Congress

Les médias français en ont fait de même. Le Petit Parisien, alors très populaire, a rapporté le 16 avril, soit un jour après le drame : "Le plus grand paquebot du monde heurte un iceberg devant Terre-Neuve. Mais on a pu, heureusement, sauver les 2358 personnes qui se trouvaient à bord", comme l'a rapporté Libération très récemment, grâce à des archives de la BNF. L'Humanité avait aussi titré "le Titanic contre un iceberg. Deux mille passagers ont failli périr".  Le même jour, Le Figaro, une institution de la presse, écrit : "Heureusement, ses 1600 passagers sont sains et saufs. Ils ont été recueillis à bord de plusieurs bateaux venus à leur secours". 

Comment expliquer un tel cafouillage ? Plusieurs éléments ont pu perturber la communication dans les jours suivant le naufrage. Tout d'abord, pour la France notamment, il y a le décalage horaire et la difficulté de communication transatlantique à l'époque. La compagnie à laquelle appartient le Titanic n'a confirmé que le bateau avait coulé en faisant des victimes qu'à 18 heures le 15 avril, soit en pleine nuit en France, ne permettant pas aux journaux français de rectifier le tir pour le 16 avril. Un télégramme mensonger a aussi circulé aux Etats-Unis assurant que le Titanic faisait "route vers Halifax". "Les passagers y arriveront probablement mercredi. Tous sont sains et saufs", ajoutait-il. Pour la presse américaine, il s'agissait davantage d'une course à l'information provoquant un risque de confusion dans les messages reçus dans l'urgence ainsi qu'un manque de vérification.

Il a fallu attendre le 17 avril pour que la vérité soit rétablie partout. Les témoignages des survivants se sont ensuite enchainés et ont fait de ce naufrage un événement qui reste dans les mémoires, même 112 ans après.