Le dernier Pirate des Caraïbes a existé et était Français, il a caché un incroyable trésor
Si Jack Sparrow est le plus célèbre pirate des Caraïbes dans l'univers du cinéma, d'autres sont bien moins connus mais ont réellement existé. Les îles des Caraïbes se trouvaient à un endroit stratégique entre l'Europe, l'Afrique et l'Amérique. Les pirates savaient alors que dans cette zone ils pouvaient attaquer et dépouiller de riches navires marchands. Parmi eux, s'est notamment fait remarquer un jeune Français.
Il s'appelait Thomas Dulain. Né au Pouliguen en Loire-Atlantique en 1704, orphelin de père, il a pris la mer dès ses 14 ans, raconte notamment Kevin Porcher, enseignant à l'université des Antilles, dans son livre Sous le pavillon noir publié en octobre 2024 chez Arkhê éditions. Travaillant sur un navire marchand qui faisait du commerce avec la Martinique, il a fini en 1723 par déserter sans trop de raison. Il s'est ensuite engagé sur un navire corsaire espagnol où en 1728 son frère a perdu la vie pendant une rixe entre marins français et espagnols. Thomas Dulain a alors lancé une mutinerie pour prendre le contrôle du navire. A 23 ans, il s'est alors retrouvé à la tête d'un équipage d'une vingtaine d'hommes.
Son bateau, rebaptisé le Sans-Pitié, était bien équipé avec de nombreux canons et toutes les armes nécessaires. En quelques mois, Thomas Dulain a fait grossir son équipage jusqu'à 130 hommes, forçant des marins capturés à le rejoindre. Il définissait ces derniers comme des "ennemis du genre humain". Pour les gérer, il avait mis en place un règlement strict notamment pour éviter les altercations, les abus d'alcool ou encore les vols, qui étaient alors réprimandés par de lourdes punitions. Le capitaine aurait attaqué une vingtaine de navires sur plusieurs mois.

Cependant, le voyage du pirate a rapidement pris fin. En janvier 1729, il s'est réfugié sur l'île de la Tortue, étant de plus en plus traqué par les hommes envoyés par le gouverneur général des Antilles. Il a finalement décidé de s'enfuir avec son navire, abandonnant une majorité de ses hommes sur l'île, afin de regagner la France et de négocier son amnistie. Il aurait crié en partant : "Au revoir ! Adieu, canailles ! Je pars en France et nous ne sommes plus pirates".
Pendant ses périples, Thomas Dulain aurait amassé un butin de 160 000 livres, soit environ 189 000 euros, qui, divisé équitablement entre tout son équipage, représentait quatre ans de salaire d'un matelot français pour chacun. Pour ne pas devoir céder une telle somme aux autorités, il l'aurait caché et fragmenté auprès de receleurs ainsi qu'auprès de ses proches. Ce trésor n'aurait alors jamais été retrouvé, mais le pirate aurait tout de même réussi à obtenir l'amnistie grâce à sa famille aisée. Le sort du capitaine ensuite demeure assez flou. Il reste néanmoins le dernier grand pirate des Caraïbes, puisque ses compères s'étaient arrêtés quelques années plus tôt, parvenant eux aussi à être amnistiés.