Les Européens l'ont pratiqué pendant des siècles : un immense tabou tombe

Les Européens l'ont pratiqué pendant des siècles : un immense tabou tombe Alors que les Européens ont longtemps été vus comme un peuple modèle de civilisation, ils ont succombé à une pratique des plus cruelles pendant des siècles.

Par le passé, l'Homme a eu des comportements qui sont aujourd'hui impossibles à imaginer. Une pratique en particulier a toujours défrayé la chronique. On a longtemps pensé que les Européens n'y avaient pas cédé, les présentant comme un modèle de civilisation. Pourtant, ces derniers se sont bien livrés au cannibalisme de manière systémique, et ce pendant des siècles. 

Au Néolithique, soit à la fin de la préhistoire, cette pratique était encore répandue. Récemment, des archéologues de l'Institut catalan de paléoécologie humaine ont découvert dans la grotte d'El Mirador, au nord de l'Espagne, des ossements qui étaient découpés, tranchés et grattés. Ils avaient des traces de dents humaines et de cuisson, prouvant qu'ils avaient été dévorés par d'autres humains. Certains appartenaient à des enfants.

Le cannibalisme s'est toutefois perpétué après la préhistoire, comme l'a prouvé une autre étude publiée dans Academia et basée sur des textes anciens. Selon Abel de Lorenzo Rodriguez, chercheur principal de l'étude, les hommes ont mangé de la chair humaine dans l'ouest de l'Europe de la Préhistoire au Moyen Âge. La famine, la guerre ou encore les difficultés économiques auraient expliqué ce comportement. Le cannibalisme servait alors à remplir des besoins nutritionnels mais pas seulement. Une autre forme considérait certaines parties du corps comme porteuses de vertus médicinales. 

Pour en arriver à cette conclusion, l'expert a fouillé les interdictions prodiguées par les gouvernements et les instances religieuses de l'époque, partant du principe que si des règles avaient été édictées, c'est qu'il y existait des pratiques à proscrire. Sous l'Empire romain, le Code de Théodose, qui répertorie les décisions impériales, interdisait de profaner les tombes. Ensuite, dans le Code de Recceswinth, corpus législatif du royaume wisigoth, on retrouvait une loi similaire datant du VIIème siècle. Ces lois visaient aussi à proscrire toute profanation pour en extraire du sang permettant de créer des remèdes médicinaux.

C'est ensuite l'Eglise chrétienne qui a publié de tels interdits dans les Manuels de Pénitence. Ils décrivaient les péchés et les sanctions qui y étaient associées. Il était notamment défendu de boire du sang sous peine de sept ans de jeûne au pain et à l'eau, surveillé par un évêque. Si le cannibalisme se retrouvait interdit, il était encore autorisé d'ingérer des produits ayant été en contact avec le corps d'un saint comme l'eau, la poussière, l'huile qui avait servi à bénir le cercueil ou les pierres de son lieu de sépulture afin d'espérer obtenir des effets miraculeux. Les pratiques de cannibalisme se sont ensuite taries progressivement.