Les Etats-Unis inventent... la messe pour chien

Pour faire revenir à l'église les brebis égarées, il suffit d'avoir du chien. C'est sans doute ce que s'est dit le révérend Tom Eggebeen, pasteur à la Covenant Presbyterian Church de Los Angeles. Depuis dimanche dernier, pour attirer des fidèles qui se sont détournés du droit chemin, il propose des messes à leurs fidèles compagnons : les toutous.

L'idée, rapportée par la chaîne locale Wood TV, a du mordant. Chaque semaine, le révérend Eggebeen donnera ainsi un office de 30 minutes où les chiens seront accueillis sur des sièges molletonnés, spécialement conçus pour eux. Des "prières canines" ponctueront la célébration et des "offrandes" sucrées seront données aux nouveaux convertis qui s'en lèchent déjà les babines. Il espère que cela permettra d'attirer de nouveaux croyants, aussi fous de Dieu que de leurs compagnons à quatre pattes. "Partout où il y a l'amour, il y a Dieu d'une certaine façon", se justifie le pasteur qui avoue lui-même un faible pour les chiens. "Quand on aime un chien et qu'un chien nous aime, c'est avant tout l'œuvre de Dieu."

Loin de concerner quelques illuminés, la messe pour chien a le vent en poupe. Un sondage en a recensé plus de 500 dans les églises américaines. "Traditionnellement, les chrétiens croient que seuls les humains ont une âme", analyse Laura Hobgood-Oster, professeur de religion à la Southwestern University de Georgetown, au Texas. "Mais un nombre croissant de congrégations, du Massachusetts au Texas en passant par la Californie, contestent cette affirmation et pratiquent la bénédiction d'animaux de compagnie".

Pourtant, selon les journalistes présents, les pit-bulls, teckels et autres bichons réunis dimanche à la Covenant Church ne semblaient pas vraiment absorbés par la méditation. Ils n'ont cessé d'aboyer de gémir et de se renifler jusqu'à ce que l'orgue du révérend impose son hymne "Dieu et le chien". Le pasteur a ensuite prié pour la guérison de M. Boobie, blessé au genou, et de Hunter, qui a eu un accident vasculaire cérébral. Lors de l'hommage aux animaux de compagnie disparus (Quiche, Tiger, Timmy, Baby Angel et Spunky), l'assistance avait déjà repris son cabotinage…