Séisme au Maroc : un premier bilan des décès ville par ville, la situation encore incertaine
Près de 3 000 morts et plus de 5 600 blessés, la médina de Marrakech dévastée, de nombreux villages de l'Atlas détruits. Les bilans humains et matériels ne sont que provisoires mais déjà lourds après le séisme et plusieurs répliques qui ont ravagé le Maroc, le 8 septembre. Quatre régions ont été particulièrement touchées par le tremblement de terre : Al Haouz, Taroudant, Chichaoua et Ouarzazate.
Un premier bilan détaillé à l'échelle locale commence à se profiler avec les chiffres du ministère de l'Intérieur. Mais il va encore évoluer. Si les secours sont encore à l'œuvre cinq jours après le séisme, les chances de retrouver des survivants sont désormais très faibles.
Les villes et provinces les plus touchées
Al Haouz est la province où se trouvait l'épicentre du séisme. C'est là que les autorités déplorent le plus de victimes : 1 684 des 2 946 personnes décédées ont perdu la vue dans cette région au sud-est de Marrakech, selon le bilan provisoire du ministère de l'Intérieur. Des victimes réparties dans plusieurs villages et villes moyennes : Amizmiz, Moulay Brahim, Ait Ourir ou Tahannout. Ces zones d'habitation, bien que perchées sur les hauteurs de l'Atlas, ont été parmi les premières à voir arriver les secours, puis les aides humanitaires. Mais les dégâts sont tels que les opérations de sauvetage ont duré plusieurs jours et que les aides qui arrivent au compte goutte ne suffisent pas à répondre à tous les besoin.
Taroudant est limitrophe de la province d'Al Haouz et a aussi subi de plein fouet les ravages du séisme. 980 personnes au moins sont mortes dans cette province. Si les dégâts ont été aussi violents qu'à Al Haouz, les habitants de Taroudant n'ont vu les secours arriver que plus tard, surtout dans les villages du Haut Atlas qui ont été coupés du monde durant plusieurs jours après le séisme. Les seules routes menant vers ces lieux ont fini d'être déblayées le 13 septembre, retardant la venue des secouristes et des convois humanitaires.
Dans ces villages, les habitants se sont mutuellement portés secours et ont, quand ils le pouvaient, tenté d'extraire des survivants des décombres. Les blessés étaient alors évacués par hélicoptère comme au village de Tajgalte.
Chichaoua a aussi été secouée par le séisme. De nombreux dégâts matériels sont à déplorer dans cette région ainsi que des pertes humaines avec a minima 202 victimes. A Adassil, la solidarité des habitants a permis de fournir les biens de première nécessité aux sinistrés.
Ouarzazate, située à l'est d'Al Haouz, compte à ce stade 38 personnes décédées. Un important dispositif de sécurité et de secours a été déployé dans la province dès le lendemain du séisme, mais les dégâts et le bilan restent incertains. Les secouristes locaux et les humanitaires des ONG se sont rendus, parfois avec difficultés, dans ces villages également soutenus par les communes voisines moins touchées par le séisme.
Marrakech et de nombreuses autres villes meurtries
Marrakech, située à 50 kilomètres au nord de l'épicentre du séisme, est la plus grande ville frappée par les secousses. Les dégâts sont considérables surtout dans la médina, le cœur historique de la ville touristique, les quartiers modernes ayant résisté. Riads, minarets et autres bâtisses se sont effondrés, exceptés quelques monuments à l'instar de la mosquée Koutoubia, malgré un plan de renforcement en béton armé mené dans les années 2000. Des années seront nécessaires pour reconstruire la médina.
18 personnes sont mortes à Marrakech à cause du séisme, mais des milliers d'habitants ont été blessés et ont perdu leur toit. Ces derniers ont toutefois été pris en charge rapidement par les secours mobilisés dans les heures suivant le séisme. Quelques dizaines de personnes ont perdu la vie dans d'autres villes du Maroc lors du tremblement de terre : on compte pour l'instant au moins 11 décès à Azilal, 5 à Agadir ou encore 3 à Casablanca. Youssoufia ou Tinghir sont aussi meurtries.