Un produit français change les pets des vaches, ses effets sont si puissants qu'il pourrait conquérir le monde

Un produit français change les pets des vaches, ses effets sont si puissants qu'il pourrait conquérir le monde Les agriculteurs de Mayenne ont mis au point un produit qui modifie les pets de vaches et c'est très surprenant.

Bien que le sujet ne semble pas être une priorité et qu'on l'évoque peu lorsqu'on parle des solutions à apporter au changement climatique, les pets de vaches contiennent du méthane, un gaz à effet de serre très puissant. A elles seules, les vaches représentent 12% des émissions de gaz à effet de serre en France. Avec l'émergence de l'agriculture intensive, le méthane est devenu responsable de 30% du réchauffement climatique constaté depuis la révolution industrielle. Il est d'ailleurs le deuxième principal danger du climat avec le CO2, comme le rappelle un article des Echos. La question du méthane était notamment au cœur des débats de la Cop 28 qui s'est tenue à Dubaï du 28 novembre au 12 décembre 2023.

La "décarbonisation" de la digestion des vaches est donc une question d'actualité dans le secteur de l'agriculture. Face à ce problème, cinq éleveurs laitiers des Pays-de-la-Loire qui fournissent les fromageries du groupe Bel (La Vache qui rit, Babybel, Kiri et Boursin) ont testé une solution pour réduire le rejet de méthane causé par les bovins. Cette solution est en réalité un complément alimentaire nommé le Bovaer. Interrogé par France 3, l'un des éleveurs, Yoan Lézé, explique le fonctionnement du complément alimentaire qu'il estime très simple d'utilisation : "Ça se présente sous forme de poudre, que l'on mélange au fourrage, notamment à l'herbe et au maïs". L'éleveur, basé à Quelaines-Saint-Gault en Mayenne, ajoute qu'une fois ingéré par les ruminants "le complément bloque la production d'enzyme".

Lors de cet essai réalisé au sein de son exploitation en février et mars 2023, l'éleveur, qui est aussi le vice-président de l'association des producteurs Bel de l'Ouest (APBO), a constaté des résultats encourageants et a souligné la faible quantité de produit nécessaire. Il précise en effet "qu'un quart de cuillère à café par jour et par vache" suffirait à réduire les émissions de 30%. Il a aussi ajouté que l'usage de ce complément alimentaire n'a "aucun effet sur le comportement des vaches, ni sur la quantité et la qualité du lait produit".

Une solution en apparence parfaite, mais qui a toutefois ses limites. Pour être efficace, le produit doit être placé dans la nourriture des ruminants toutes les quatre heures. Un rythme qui ne peut être contrôlé que lorsque les animaux sont en étable. Dans les pâturages, il est impossible pour les éleveurs d'administrer le complément dans l'alimentation de leurs vaches. Selon France 3, l'entreprise à l'origine du Bovaer, la DSM, serait en train de développer un produit à libération lente qui permettrait d'utiliser le complément alimentaire même en période de pâturage. 

Approuvé par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), comme le précise un communiqué de l'entreprise, le complément alimentaire est commercialisé depuis 2021. Selon Simon Bonnet, directeur achat Lait du groupe Bel, interrogé également par France 3, cette solution "offre un immense potentiel pour avancer vers une filière laitière bas carbone et offrir aux consommateurs des produits responsables et durables". Et si le succès est au rendez-vous, ce produit pourrait bien se retrouver dans toutes les étables du monde.