Vers une taxe exorbitante pour chaque vêtement acheté, séisme à venir pour la vente en ligne

Vers une taxe exorbitante pour chaque vêtement acheté, séisme à venir pour la vente en ligne Une nouvelle taxe sur chaque vêtement ? Pour limiter l'achat de vêtements impulsif, un malus par article acheté pourrait être imposé et la facture devenir très salée !

100 milliards de vêtements sont vendus dans le monde chaque année, selon l'ADEME. La "fast-fashion", cette tendance des marques à proposer des collections de vêtements bas de gamme, pas chers, à répétition, est devenue l'un des principaux moyens de vendre des vêtements. Les plateformes les plus connues, caractérisées par le renouvellement très rapide des vêtements proposés à la vente, sont Shein et Temu. Selon une étude de l'ONG Les amis de la Terre, datant de juin dernier, Shein proposait 470 000 modèles disponibles en temps réel sur son site, soit 900 fois plus qu'une enseigne traditionnelle.

Selon Nicolas Doze pour BFM Business, il y a eu ainsi en 2022 en France 3,3 milliards de vêtements et chaussures achetés, toutes sources confondues, ce qui est équivalent à 48 pièces neuves par personne. Avec ce système, selon le ministère de la Transition écologique, comme l'a signalé La Croix, la durée de vie des vêtements a diminué d'un tiers alors que la production a doublé entre 2000 et 2014. Les émissions générées par l'industrie textile dans le mode sont très importantes, 4 milliards de tonnes, et la fast-fashion n'arrange rien. D'autant que les pièces sont pour la plupart importées d'Asie. 

Pour limiter cette vente de vêtements non durables voire quasiment jetables, le député Antoine Vermorel-Marques a proposé d'instaurer un bonus-malus sur les achats de vêtements bon marché et de mauvaise qualité. Cette taxe pourrait atteindre les 5 euros par article.

Une autre parlementaire, Anne-Cécile Violland, a déposé une proposition de loi pour instaurer un malus plus élevé, pouvant aller jusqu'à 10 euros. Pour définir si un produit est concerné des critères sont en réflexion comme le nombre de modèles produits par unité de temps et durée moyenne de commercialisation. Le texte est arrivé à l'Assemblée nationale et sera examiné à partir du 14 mars. Ceci étant, la pénalité votée ne pourrait pas excéder 50% du prix de vente, or les vêtements vendus par Shein ou encore Temu dépassent rarement les 20 euros.

La proposition de loi concerne aussi l'interdiction de la publicité pour toutes "collections vestimentaires et d'accessoires à renouvellement très rapide". A l'inverse, les entreprises les plus vertueuses, avec une production respectueuse de l'environnement et venant de France ou d'Europe, pourraient profiter d'un bonus. Le ministre de la Transition écologique, Christophe Béchu, se serait déjà montré favorable à cette proposition de loi auprès du Figaro, défendant la "souveraineté économique et de reconstitution d'une industrie textile française".

Cependant, ce malus pourrait aussi pousser les entreprises de fast-fashion à augmenter leurs prix. Shein s'est d'ailleurs défendu en mettant en avant l'impact négatif d'une telle loi sur le "pouvoir d'achat de millions de Français", comme l'a déclaré Marion Bouchut, directrice de la communication de Shein France, auprès de BFMTV