Quand la montée des eaux engloutira-t-elle les villes côtières ? Des robots capables de le prédire

Quand la montée des eaux engloutira-t-elle les villes côtières ? Des robots capables de le prédire Les villes côtières sont menacées par la montée des eaux. La NASA vise à évaluer l'imminence du danger.

Avec le réchauffement climatique, le niveau de la mer s'élève dangereusement. Le GIEC prévoit déjà, selon différents scénarios, une montée des eaux entre 0,44 et 1 mètre d'ici la fin du siècle. Cela pourrait devenir inquiétant pour les villes côtières. C'est pourquoi une équipe de scientifiques de la NASA développe des robots sous-marins autonomes qui pourront se rendre dans les profondeurs des plateaux de glace de l'Antarctique. Le projet "IceNode" prévoit d'en lancer une dizaine qui se laisseront guider par les courants et seront dirigés par un logiciel jusqu'à l'Antarctique avant de se fixer sur la glace.

"Ces robots sont une plateforme permettant d'amener des instruments scientifiques dans les endroits les plus difficiles d'accès de la Terre", a déclaré Paul Glick, chercheur principal d'IceNode, dans un communiqué. Une fois sur place, les robots surveilleront la vitesse à laquelle l'eau de mer plus chaude et salée fait fondre la glace et celle à laquelle l'eau de fonte froide coule.

L'étude devrait durer environ un an. Les données seront transmises par satellite. Il n'existe pas encore de date précise pour le déploiement des robots, des tests devant encore être réalisés, mais le projet est en très bonne voie.

L'objectif est "d'aider les scientifiques à calculer la vitesse à laquelle le continent gelé perd de la glace et la vitesse à laquelle cette fonte pourrait entraîner une élévation du niveau de la mer à l'échelle mondiale", précise le communiqué. De récentes études suggèrent, en effet, que la fonte des glaces pourrait prendre des proportions vraiment inquiétantes, ayant déjà été bien plus rapide que prévu.

Les prévisions pour les années à venir pourraient donc, elles aussi, être sous-estimées. Si la calotte glaciaire de l'Antarctique venait à fondre dans son entièreté, cela entrainerait une élévation du niveau de la mer d'environ 60 mètres, une catastrophe pour les villes côtières. 

Face à cette menace, ces données deviennent donc de plus en plus urgentes. Une récente étude publiée dans la revue Nature Cities a, de surcroit, alerté sur le retard des politiques d'adaptation face à ce danger des villes situées près de la mer ou dans des estuaires du monde entier. Les résultats dévoilent que l'anticipation est "lente", ne prenant pas assez en compte les schémas "futurs". "La plupart des adaptations ne sont pas fondées sur une prise en compte approfondie des évolutions futures de l'exposition et de la vulnérabilité des personnes, des infrastructures, des écosystèmes. (…) Cela conduit à des hypothèses biaisées sur les risques", déplorent les auteurs de l'étude.